Centrafrique : la Minusca prend officiellement le relais de la Misca

La Minusca commence à se déployer officiellement en Centrafrique ce lundi. La mission onusienne remplace la mission africaine dans le pays et devra compter à terme quelque 12 000 hommes.

La Misca patrouillant dans un quartier musulman de Bangui, le 9 mai 2014 en Centrafrique. © Issouf Sanogo/AFP

La Misca patrouillant dans un quartier musulman de Bangui, le 9 mai 2014 en Centrafrique. © Issouf Sanogo/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 15 septembre 2014 Lecture : 1 minute.

Exit la Misca, vive la Minusca. La force africaine de maintien de la paix en Centrafrique cède officiellement sa place, ce lundi 15 septembre, à la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique qui doit à terme compter jusqu’à 12 000 hommes pour 600 actuellement. Une cérémonie solennelle pour le transfert de responsabilités est prévue aux environs de 14H00 GMT à la base de l’aéroport de Bangui.

Créée en avril par la résolution 2149 du Conseil de sécurité, la Minusca va dans un premier temps déployer 7 600 hommes, pour la plupart issus des rangs de la Misca. "Notre mission peut se résumer en un triptyque : protéger la population, appuyer le processus politique et contribuer à la restauration de l’autorité de l’État", selon le général Babacar Gaye, chef de la mission.

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"Tout repenser, tout reconstruire"

L’appui de l’opération française Sangaris et de la force européenne Eufor-RCA – qui ont pour objectif de disparaître à terme – restera nécessaire tant que le pays ne sera pas stabilisé. "L’Etat n’existe plus dans ce pays. On est face au néant", constatait début septembre un diplomate occidental : "Il va falloir tout repenser, tout reconstruire. Et les Centrafricains n’ont pas les capacités pour cela, disons-le clairement."

Face aux crises successives, la réponse internationale s’est à chaque fois "limitée à trois éléments importants mais insuffisants : une présence militaire, une forte assistance humanitaire et une aide budgétaire pour assurer la survie de l’administration", explique un récent rapport de l’International Crisis Group (ICG).

"Les précédentes interventions ont toutes échoué car elles ont ignoré ce problème structurel de la prédation comme mécanisme de pouvoir, sous sa forme étatique (banditisme d’Etat à travers la corruption, les pillages et la ‘mise en coupe réglée du Trésor public’ notamment) comme contre-étatique (les groupes armés)", détaille ICG. De fait, au fil des décennies, il y a déjà eu beaucoup d’interventions internationales en Centrafrique, pays champion en ce domaine.

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(Avec AFP)

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