Niger : l’OMS s’inquiète de la circulation de faux vaccins contre la méningite
Alors que l’épidémie de méningite, qui a fait près de 180 victimes depuis le début de l’année, est désormais sous contrôle au Niger, l’OMS s’inquiète de la présence sur le marché de vaccins non authentifiés.
Selon un rapport publié par l’ONU, le 17 mai dernier, au moins 180 personnes étaient décédées depuis le mois de janvier à la suite d’une épidémie de méningite au Niger. Au total, près de 3 000 cas suspects avaient été détectés. Les autorités sanitaires estiment que l’épidémie a désormais été endiguée, notamment grâce à une campagne de vaccination lancée à la mi-avril par le ministère de la Santé et ses partenaires.
Mais, dans un communiqué publié le 2 juin, l’OMS a signalé la circulation d’un vaccin non authentifié, imitant celui du laboratoire Bio-Manguinhos/Fiocruz. « Le fabricant informe l’OMS qu’une version falsifiée du produit […] est disponible au Niger » indique le document.
#Niger @MSF et le Ministere de la santé publique ont déjà vacciné + de 358,800 personnes c/ la #méningiteC pic.twitter.com/0tujWcRwzd
— MSF Western & Central Africa (@MSF_WestAfrica) May 22, 2017
Contacté par Jeune Afrique, le docteur Assimawè Pana, représentant de l’OMS au Niger, a assuré que les autorités sanitaires du pays avaient été saisies à ce sujet pour déterminer l’origine de ces vaccins, leur composition et connaître le nombre de personnes qui auraient pu être en contact avec. « Des investigations ont été lancées […]. Nous attendons de la part du ministère (de la Santé) les premières conclusions pour confirmer ou infirmer l’alerte », a-t-il fait savoir.
Des vérifications en cours dans les pharmacies
À ce stade, il est « impossible de dire ce que contiendrait cette substance », mais « tout médicament ou vaccin falsifié est dangereux pour la santé », a ajouté Assimawè Pana. Tout en assurant que l’épidémie de méningite est sous contrôle « depuis deux semaines » dans le pays, le représentant de l’OMS recommande aux patients de contacter « immédiatement » un professionnel de la santé en cas de détention de ce produit.
« Veuillez consulter immédiatement un professionnel de santé qualifié si vous avez été vacciné avec un produit douteux, ou si vous souffrez de manifestations post vaccinales indésirables, et notifiez l’incident », a-t-il encore souligné auprès de Jeune Afrique. Cité par la Deutsche Welle, le ministre nigérien de la santé publique, Idi Illiassou Mainassara, a annoncé avoir pris des dispositions face à cette alerte, notamment en plaçant des inspecteurs « dans toutes les pharmacies » pour procéder à des vérifications.
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