Maroc : l’Istiqlal affiche son soutien à la contestation populaire dans le Rif

L’Istiqlal, le plus ancien parti politique marocain, a annoncé ce mercredi soutenir les manifestations qui secouent depuis plus d’une semaine le nord du Maroc. Il a aussi demandé la libération des leaders de la contestation, placés en détention provisoire mardi.

Des milliers de manifestants réunis en hommage à Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson mort broyé dans une benne à ordures, le 4 novembre 2016, à Al Hoceïma, au Maroc. © Samia Errazzouki/AP/SIPA

Des milliers de manifestants réunis en hommage à Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson mort broyé dans une benne à ordures, le 4 novembre 2016, à Al Hoceïma, au Maroc. © Samia Errazzouki/AP/SIPA

Publié le 7 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Parti historique de l’indépendance, l’Istiqlal (conservateur), a exprimé mercredi 7 juin son soutien « total et inconditionnel aux revendications sociales et économiques » du hirak, le mouvement présenté comme à l’origine de la contestation récente dans le Rif. Le parti, qui dénonce une « campagne médiatique » visant à « porter atteinte au hirak et aux habitants du Rif », demande également la libération des militants détenus et l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre.

Dans le nord du pays, la province d’El Hoceima est secouée depuis près de deux semaines par un mouvement de contestation revendiquant le développement du Rif, région historiquement frondeuse et géographiquement enclavée, que les protestataires jugent « marginalisée ».

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L’Istiqlal critique la réaction du gouvernement

Le leader de la fronde, Nasser Zefzafi, ainsi que d’autres meneurs, ont été interpellés ces dix derniers jours. Selon les autorités de la ville d’El Hoceima, le premier a été arrêté pour « entrave à la liberté de culte » après avoir pris à partie un imam dans une mosquée de la ville, vendredi 26 mai. Les seconds, tout comme Nasser Zefzafi, sont désormais accusés de complot, de propagande, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État », ceci « à travers la perception de sommes d’argent » ou « en menant une attaque ayant pour but la dévastation, le massacre et le pillage dans plusieurs régions », selon le parquet.

L’Istiqlal pour sa part « s’étonne du traitement accordé par le gouvernement au hirak, lui lançant d’abord de lourdes accusations, puis qualifiant ses revendications de légitimes avant de dépêcher sur place une délégation ministérielle et enfin de lancer une vaste campagne d’arrestations ».

Le ministre de l’Intérieur justifie les arrestations

Parti nationaliste qui a longtemps dominé la vie politique marocaine avant d’entamer un lent déclin, l’Istiqlal compte actuellement 45 députés, et connaît des dissensions, du fait de la personnalité contestée de son chef Hamid Chabat. Il n’est pas membre du gouvernement, mais continue néanmoins de peser dans le débat politique national.

Cette prise de position intervient au lendemain d’un discours du ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit devant les députés. Il avait justifié l’arrestation des leaders du « hirak » par la nécessité de « faire respecter la loi », alors que l’État est « mobilisé » pour répondre aux demandes des manifestants.

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