Afrique du Sud : Oscar Pistorius reconnu coupable d’homicide involontaire
Oscar Pistorius a été reconnu vendredi coupable d’homicide involontaire pour la mort de sa petite amie, Reeva Steenkamp, en 2013.
Mis à jour le 12 septembre à 11h00.
Le procès d’Oscar Pistorius est arrivé à son terme, vendredi 12 septembre. L’ancien athlète sud-africain a été reconnu coupable d’homicide involontaire pour le meurtre de sa petite-amie, Reeva Steenkamp, en 2013. Depuis le meurtre, le jeune homme de 27 ans assure l’avoir confondue avec un cambrioleur, après avoir entendu un bruit suspect.
>> Lire aussi : "Afrique du Sud : les dates-clés du procès d’Oscar Pistorius"
Jeudi, la juge avait écarté la préméditation et le meurtre. Dans le système sud-africain, la charge de la preuve appartient exclusivement à l’accusation, laissant le bénéfice du doute à l’accusé.
"Il a agi négligemment quand il a ouvert le feu sur la porte des toilettes sachant que quelqu’un était à l’intérieur", a souligné la juge. "Une personne raisonnable dans sa position, avec le même handicap, aurait prévu la possibilité que quelqu’un derrière la porte puisse être tué par les coups de feu et elle aurait pris les mesures pour éviter ces conséquences, ce que l’accusé n’a pas fait", a-t-elle expliqué.
À l’annonce du verdict, l’athlète de 27 ans, qui avait demandé pardon pendant le procès est resté figé, regardant fixement dans la direction de la juge. La mère de Reeva Steenkamp, la victime de Pistorius, les lèvres pincées, est aussi restée de marbre, tandis que son mari s’est renfoncé sur son banc. L’éventuelle peine de prison dépendra de l’appréciation du juge qui n’en dira de toute façon rien avant trois ou quatre semaines, conformément à la procédure pénale sud-africaine qui prévoit un autre mini-procès avant la sentence.
La juge lui a reproché jeudi d’avoir agi trop vite, fait un usage excessif de la force. "Il y avait d’autres moyens de réagir à ce qu’il percevait être une menace pour sa vie", a-t-elle déclaré.
"Un bruit dans la maison"
L’accusé et sa victime Reeva Steenkamp se fréquentaient depuis trois mois au moment du drame. Dans un pays où la violence est omniprésente, la réaction d’Oscar Pistorius n’est pas totalement irrationnelle et pouvait être admise par un juge. "Ici on peut imaginer que quelqu’un croit sa vie menacée simplement parce qu’il a entendu un bruit dans la maison", assure à l’AFP l’avocate Audrey Berndt, du barreau de Johannesburg.
Les unes de journaux reflétaient vendredi matin l’étonnement qui a saisi une partie du monde judiciaire et du pays à l’annonce qu’il échappait au verdict de meurtre, faute de preuves suffisantes pour prouver son intention de tuer: Oscar évite la balle, Pleurs de soulagement, La grande évasion d’Oscar.
"Familier des armes à feu"
Par ailleurs, Pistorius était poursuivi pour usage de son arme dans des lieux publics. Il a été déclaré coupable vendredi par la juge dans l’un des incidents et innocent dans un autre. Ces deux affaires, ainsi qu’un dossier de possession illégale de munitions, étaient joints à la procédure principale pour la mort de sa petite amie Reeva Steenkamp. Dans l’affaire du coup de feu tiré par inadvertance dans un restaurant bondé de Johannesburg, quelques semaines avant le meurtre de sa petite amie en 2013, la juge l’a déclaré coupable.
"L’accusé était suffisamment familier des armes à feu (…) et il n’aurait pas dû demander à voir une arme à feu dans un restaurant qui plus est bondé", a déclaré la magistrate Thokozile Masipa. En revanche, il a été acquitté pour un autre incident, où il avait tiré un coup de feu par le toit ouvrant d’une voiture, peu après un contrôle de police sur une autoroute dans la région de Johannesburg. "Les preuves présentées à la cour ne sont pas suffisantes pour permettre une condamnation pénale", a déclaré la juge dans cette affaire. Il a également été acquitté des charges de possession illégale de munitions.
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