Mauritanie : report du référendum constitutionnel au 5 août
Le conseil des ministres mauritanien a décidé, jeudi 8 juin, de reporter au 5 août le référendum constitutionnel prévu le 15 juillet.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a demandé au gouvernement de prolonger de trois semaines le recensement administratif à vocation électorale destiné à mettre à jour les listes électorales qui datent de 2014. En effet, les Mauritaniens ne se bousculent pas pour s’inscrire sur ces listes et une faible participation pourrait nuire à la crédibilité du scrutin. D’autre part, en raison du Ramadan qui s’achève fin juin, la campagne électorale aurait été très courte.
Ce référendum voulu par le président Mohamed Ould Abdelaziz est destiné à modifier la Constitution en supprimant le Sénat, en créant des conseils régionaux élus, en supprimant la Haute Cour de Justice, le Haut Conseil islamique et le médiateur de la République, tous trois intégrés dans le Conseil supérieur de la fatwa. Enfin, deux bandes rouges seraient adjointes au drapeau mauritanien et quelques paroles, rajoutées à l’hymne national en hommage aux martyrs de la nation.
Guérilla contre le président
Ce projet a eu pour effet de diviser les deux forces en présence. Dans le camp présidentiel, les sénateurs se sont rebellés contre la perspective de leur disparition, quoique majoritairement membres de l’Union pour la République (UPR) qui soutient le référendum. Après avoir voté contre le projet de loi constitutionnel et obligé le président à recourir au référendum, ils se livrent à une véritable guérilla contre le pouvoir. C’est ainsi qu’ils ont reporté l’examen du projet de loi de finances rectificative qui comporte les 5 milliards d’ouguiyas nécessaires à l’organisation du scrutin, afin de tenter d’empêcher celui-ci.
Dans l’opposition, la confusion n’est pas moindre. Principal regroupement anti-Abdelaziz, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) est divisé entre les partisans d’un boycott pur et simple (les islamistes de Tawassoul ou l’Union des forces de progrès-UFP) et ceux qui préconisent un vote « non » (Pacte national pour la démocratie et le développement-Adil, Convergence démocratique nationale-CDN ou Mouvement pour la Refondation-MPR).
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