Olam acquiert l’activité cacao d’ADM pour 1,3 milliard de dollars
Après avoir cédé plusieurs de ses activités en Afrique, Olam poursuit sa stratégie de recentrage en faisant l’acquisition de l’activité cacao d’ADM. L’opération permet au groupe singapourien de se hisser parmi les trois premiers acteurs de la transformation du cacao à travers le monde, notamment en Côte d’Ivoire.
Olam a annoncé le 16 décembre le rachat des activités cacao d’ADM, l’un des leaders historiques dans ce domaine. Les activités reprises pour 1,3 milliard de dollars comprennent « 8 usines de transformation de fèves pour une capacité totale de 600 000 tonnes, 10 entrepôts, 2 usines, 4 centres d’innovation, la marque deZaan et ses 2 150 clients, ainsi qu’un réseau de commercialisation dans 16 pays », a souligné le groupe singapourien dans un communiqué. Le rachat ne remet pas en cause la vente de l’activité chocolat d’ADM, dont la cession à Cargill a été annoncée il y a quelques mois.
Abidjan et Kumasi
L’opération permet à Olam, qui opérait déjà dans le négoce de cacao et plus marginalement dans sa transformation (en poudre, beurre et liqueur), de se hisser parmi les trois premiers transformateurs de fèves à travers le monde, avec une capacité totale de 700 000 tonnes et une part de marché d’environ 16%. Elle lui offre une présence mondiale dans le domaine et des usines aux Pays-Bas (premier transformateur au monde avec la Côte d’Ivoire), en Allemagne, au Brésil, à Singapour, au Canada, en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Avec la reprise du site d’Abidjan d’ADM et la nouvelle usine de San Pedro, la capacité d’Olam en Côte d’Ivoire devrait doubler à 156 000 tonnes.
Dans ces deux pays africains, Olam acquiert une usine à Kumasi et une autre à Abidjan, complètant ses installations à San Pedro et au Nigeria (à Akure). En Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de fèves, Olam devrait avec ce rachat se hisser aux deuxième rang national en termes de capacité de transformation derrière le suisse Barry Callebaut mais devant l’américain Cargill. Depuis le début de l’année 2014, le groupe singapourien leader dans le négoce de fèves comptait un premier site industriel à San Pedro, de 70 000 tonnes. Sa capacité devrait doubler à 156 000 tonnes avec la reprise de l’usine d’Abidjan d’ADM, selon des statistiques d’Ecobank Research publiées début 2014.
1500 employés d’ADM vont rejoindre Olam.
Source africaine
Au cours d’une conférence de presse consécutive à l’annonce d’acquisition, et diffusée sur Internet, Sunny Verghese, directeur général d’Olam, a insisté sur la rationnalité de cette opération qui permet au groupe de se renforcer dans une des matières premières cibles pour lui, en développant une plateforme mondiale. L’autre enjeu est le renforcement du poids de l’Afrique, centrale dans la stratégie d’Olam, afin de « tirer parti de ce continent en tant que source mondiale d’approvisionnement compétitive ».
Sur le continent, Olam fait évoluer sa stratégie. Ces dernières années, le groupe s’était orienté vers l’amont et le milieu de la chaîne de valeur [la production et la deuxième transformation des produits] et avait lancé de nombreux projets en même temps. En 2014, il sera sorti de certaines activités (le bois au Gabon), a mis en vente ses parts dans d’autres moins stratégiques (la zone économique spéciale de Nkok notamment), et a trouvé des partenaires métiers dans les produits alimentaires (le japonais Sanyo Foods dans les nouilles instantanées et les aliments préemballés). « Nous nous désengagerons de façon sélective de certaines activités tout en en développant d’autres, certainement plus en aval de la chaîne de valeur », avait alors expliqué à Jeune Afrique le directeur exécutif d’Olam pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Venkataramani Srivathsan.
L’acquisition de l’activité cacao d’ADM s’inscrit dans cette logique. Le closing de l’opération est prévue entre avril et juin 2015. Elle devrait permettre de quasiment doubler l’Ebitda du groupe dans le domaine des ingrédients pour les boissons et la confiserie, pour atteindre environ 400 millions de dollars.
——————–> Agrobusiness : pourquoi Olam revoit sa stratégie
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