Procès Pistorius : la juge écarte la thèse du meurtre avec préméditation

La dernière étape du procès du champion sud-africain Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, en février 2013, a débuté jeudi avec la lecture du verdict. Dans la matinée, la juge a expliqué qu’elle ne pouvait retenir la thèse du meurtre avec préméditation.

Oscar Pistorius lors de son procès le 7 août 2014 au tribunal à Pretoria.

Oscar Pistorius lors de son procès le 7 août 2014 au tribunal à Pretoria.

Publié le 11 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12h52.

La juge Thokozile Masipa a commencé jeudi 11 septembre à rendre son jugement contre le champion sud-africain Oscar Pistorius. "La juge va lire les charges, normalement en commençant par les charges mineures, puis récapituler tous les faits. C’est pour cela que cela va prendre du temps", explique Me Audrey Berndt, avocate française au barreau de Johannesburg. Deux jours sont prévus à cet effet.

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Dans la matinée, la juge Thokozile Masipa a cependant rapidement écarté la thèse de la préméditation à l’encontre du champion sud-africain, sans pour autant se prononcer à ce stade sur sa culpabilité. Il a agi "en toute conscience" lorsqu’il a pris une arme pour tirer sur sa victime, a-t-elle assuré. "Le parquet n’a pas démontré au-delà du doute raisonnable que l’accusé était coupable de meurtre avec préméditation", a poursuivi la magistrate, tout en soulignant que le champion lui avait semblé ne pas dire la vérité à la barre.

"Il a décidé de prendre son arme, en d’autres termes, il a pris une décision en toute conscience (…), la cour estime qu’à ce moment-là l’accusé était capable de distinguer entre le bien et le mal, et qu’il pouvait agir conformément à cette distinction", a ajouté Thokozile Masipa. "Il (Oscar Pistorius) a été un très mauvais témoin (et s’est montré) évasif".

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La lecture du jugement s’annonce d’autant plus minutieuse que la juge Masipa, depuis le début du procès le 3 mars, s’applique à ne rien laisser au hasard, et à laisser le moins de marge de manœuvre possible à la défense pour se pourvoir en appel.

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L’athlète double amputé est accusé d’avoir tué sa petite amie le jour de la Saint-Valentin 2013. Sa victime Reeva Steenkamp, un mannequin de 29 ans, passait la nuit chez lui. Ils se connaissaient depuis trois mois.

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Pistorius a peu de chance d’être totalement innocenté. Passible de la perpétuité (25 ans incompressible) s’il avait été jugé coupable de meurtre, Pistorius devrait obtenir une peine plus légère voire rester en liberté sous caution en attendant d’avoir épuisé tous les recours. La peine de prison éventuelle ne sera pas prononcée en même temps que le verdict, mais séparément dans trois ou quatre semaines à l’issue d’un autre mini-procès où la défense pourra plaider des circonstance atténuantes, le handicap, etc.

"Le fait que Pistorius ait tiré et tué quelqu’un n’est pas en doute", souligne Me Berndt. La justice doit déterminer quelle intention avait Pistorius au moment de tirer. "C’est là-dessus qu’ils vont décider s’il est coupable de meurtre, ou d’homicide involontaire", ajoute-t-elle. Seul témoin et seul survivant, Pistorius affirme avoir fait une "erreur", croyant à l’intrusion d’un cambrioleur et tirant sur la porte fermée de ses WC, sans voir sa victime. "Je n’ai pas eu le temps de penser. J’ai entendu du bruit, j’ai pensé que quelqu’un était venu m’attaquer, donc j’ai tiré", a-t-il déclaré à la barre.

Une version improbable selon l’accusation qui s’appuie sur le témoignage de voisins réveillés par des cris mais qui n’ont rien vu.

(Avec AFP)
 

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