Fillettes agressées sexuellement au Burkina : un militaire français condamné à deux ans de prison

Un militaire français a été condamné lundi à Paris à deux ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve pour des attouchements sexuels sur deux fillettes en 2015, quand il était en mission au Burkina Faso.

Des soldats français sécurisent une zone près de Gao, au Mali, en 2013. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats français sécurisent une zone près de Gao, au Mali, en 2013. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 12 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Sébastien L, était jugé à Paris lundi 12 juin pour agressions sur deux fillettes franco-burkinabè, alors âgées de trois et cinq ans, et pour avoir filmé ces attouchements. L’ex-militaire des forces spéciales a ainsi été condamné à Paris à deux ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve. Il a également écopé d’une interdiction d’exercer une activité impliquant des mineurs pendant cinq ans. Le tribunal a précisé que sa peine de prison était aménageable, ce qui signifie qu’il n’ira vraisemblablement pas en prison, sauf manquement à ses obligations.

Les familles ont obtenu réparation

Devant le tribunal correctionnel, l’homme de 40 ans s’est dit « incapable d’expliquer » ses gestes, qu’il a mis sur le compte de l’alcool et du stress éprouvé lors de sa mission. Pendant l’enquête, il avait commencé par nier, puis avait reconnu certains attouchements, confronté aux images qu’il avait lui-même tournées.

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Sébastien L. a aussi été condamné à verser 6 000 euros à l’une des fillettes au titre des préjudices sexuel et moral, et 4 000 euros à l’autre enfant pour préjudice moral. Les familles des fillettes, parties civiles, ont également obtenu réparation : 3 000 euros pour la mère d’une des fillettes, 2 000 euros pour chacun des parents de l’autre et 1 000 euros pour chaque grand-parent. L’association « La voix de l’enfant » a pour sa part obtenu un euro symbolique.

Une réaction rapide des autorités françaises

Les faits remontent au 28 juin 2015. Ce jour-là, le prévenu et un de ses collègues des forces spéciales alors déployées au Burkina pour participer à la lutte antiterroriste menée par l’armée française au Sahel, passent la journée au bord d’une piscine d’un grand hôtel d’Ouagadougou, également fréquentée par une Française, accompagnée de sa fille et d’une autre enfant. La Française les convie ensuite à manger des crêpes à son domicile.

Le lendemain, la mère voit que l’un des deux hommes a oublié une caméra portative GoPro et visionne des scènes filmées sous l’eau où l’on voit des attouchements sur les fillettes. Elle dénonce les faits à l’ambassade de France. Les deux soldats sont immédiatement suspendus et rapatriés, le collègue de Sébastien L. étant vite mis hors de cause. La réaction des autorités françaises a été d’autant plus rapide que cette affaire survenait deux mois après des révélations sur des accusations d’abus sexuels d’enfants en Centrafrique. Dans cette enquête, le parquet a requis un non-lieu, mais une autre enquête sur des faits similaires dans l’est de la Centrafrique est toujours en cours.

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