Libye : le fils de Kadhafi, Seif al-Islam, est toujours recherché par la justice de Tripoli

Le fils de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, qu’un groupe armé libyen affirme avoir libéré vendredi 9 juin, est toujours recherché par les autorités judiciaires de Tripoli où il avait été condamné en 2015, a indiqué lundi le parquet.

Seif al-Islam, en 2011, à Zintan, en Libye. © Ammar El-Darwish/AP/SIPA

Seif al-Islam, en 2011, à Zintan, en Libye. © Ammar El-Darwish/AP/SIPA

Publié le 12 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Où se trouve Seif al-Islam, le fils cadet du dictateur libyen déchu Mouammar Kadhafi ? Samedi 10 juin, un groupe armé libyen a affirmé, dans un communiqué publié samedi soir sur sa page Facebook, l’avoir libéré. Pourtant, deux jours plus tard, Ibrahim Massoud Ali, du bureau du procureur général de Tripoli, fait savoir dans un communiqué transmis à l’AFP que celui-ci est toujours activement recherché par la justice libyenne. Seif al-Islam doit même « comparaître devant la cour » pour qu’elle lui signifie formellement sa condamnation, explique le document.

Ibrahim Massoud Ali n’a cependant pas précisé s’il disposait d’informations permettant de confirmer si Seif al-Islam avait été ou non libéré comme l’a annoncé le groupe armé qui le détenait et qui s’oppose aux autorités de Tripoli. Le mystère demeure donc entier sur le sort exact du fils de l’ex-dictateur, dont l’avocat Karim Khan n’a pu donner aucune confirmation ni démenti à l’AFP.

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En juillet 2016, les avocats de Seif al-Islam avaient déjà affirmé que leur client avait été libéré à la faveur d’une amnistie, mais cette information avait ensuite été démentie.

Seif al-Islam condamné à mort

La situation est rendue confuse par la présence de milices rivales se disputant le pouvoir en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Chacune contrôle des portions du territoire libyen. En 2015, Seif al-Islam, avait été condamné à mort par un tribunal de Tripoli, la capitale, pour son rôle dans la répression du soulèvement contre son père en 2011. Il n’avait pas assisté au procès − dénoncé comme expéditif par l’ONU et plusieurs ONG − puisqu’il était détenu par un groupe armé de la ville de Zenten, située à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli.

Samedi 10 juin, ce groupe armé, la Brigade Abou Bakr al-Sadiq, a affirmé que Seif al-Islam avait été libéré la veille au soir, en application d’une loi d’amnistie promulguée par les autorités libyennes non reconnues basées dans l’Est et opposées au gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli. Pourtant, le bureau du procureur de la capitale libyenne a estimé que la nature des crimes dont a été reconnu coupable Seif al-Islam faisait que ce dernier « ne pouvait pas bénéficier d’une amnistie » en l’état actuel des choses. L’annonce de la brigade le détenant a également suscité la réprobation des conseils militaire et municipal de Zenten.

Recherché pour crimes contre l’humanité

Seif al-Islam Kadhafi avait été capturé un mois après la mort de son père, en novembre 2011. En juin 2011, la Cour pénale internationale (CPI) avait lancé à son encontre un mandat d’arrêt pour crimes contre l’Humanité, l’accusant d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en oeuvre d’un plan » conçu par son père, visant à « réprimer par tous les moyens nécessaires » le soulèvement populaire.

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Les autorités libyennes et la CPI se sont toujours disputé le droit de le juger. « La libération supposée […] de Seif al-Islam à la faveur d’une loi d’amnistie défectueuse ne change pas le fait qu’il soit recherché par la CPI pour crimes contre l’Humanité », a souligné Human Rights Watch. Le GNA n’a jusqu’à présent fait aucun commentaire sur l’élargissement annoncé de Seif al-Islam.

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