Maroc : nouvelle visite d’une délégation officielle à Al Hoceima
Une délégation gouvernementale s’est rendue ce lundi dans la ville d’Al Hoceïma, épicentre de la contestation populaire qui secoue cette région du nord du Maroc depuis fin mai.
Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, accompagné d’une délégation gouvernementale, a tenu lundi 12 juin à la mi-journée une réunion de travail, avec des responsables de la région d’Al Hoceïma. Au programme : la « problématique de l’eau », et la construction locale d’un projet de barrage et d’une usine de dessalement, a indiqué à l’AFP le ministre de l’Environnement Abdelkader Amara.
La réunion s’est déroulée en présence de la Secrétaire d’État Charafat Afilal, du gouverneur de la région Mohamed El Yaakoubi, et du président de cette même région, Ilyas el Omari. Il s’agit de la seconde visite de ce genre en moins d’un mois à Al Hoceïma, province secouée depuis plusieurs mois par un mouvement de contestation populaire qui dit lutter contre la « marginalisation » de cette région du Rif.
Des manifestations quotidiennes à Al Hoceïma
Pour répondre aux revendications exprimées dans la rue, l’État marocain a accéléré plusieurs projets d’infrastructures et de relance de l’économie locale. Parallèlement, la police a procédé depuis le 26 mai à plus d’une centaine d’arrestations parmi les meneurs de la contestation, dont son leader Nasser Zefzafi. Au total, 86 personnes ont à ce jour été présentées à la justice, dont une trentaine ont été emprisonnées, accusées notamment « d’atteinte à la sécurité intérieure ».
La ville d’Al Hoceïma et la localité voisine d’Imzouren sont, depuis, en effervescence, avec des manifestations nocturnes quotidiennes pour exiger la « libération des prisonniers ». Dimanche 11 juin, plusieurs centaines de personnes manifestaient encore à Al Hoceïma, dans le quartier populaire de Sidi Abed. Le jour même, à l’appel d’un mouvement islamiste et d’organisations de gauche, une vaste manifestation avait eu lieu à Rabat − première du genre depuis le début du mouvement −. Elle aurait rassemblé 15000 personnes selon les autorités, autour de 52 000 d’après un think-tank marocain (le Tafra).
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