Sénégal : la défense de Khalifa Sall demande sa libération et le respect de ses droits civiques

Plus de 100 jours après l’incarcération de Khalifa Sall, ses avocats ont tenu une conférence de presse mercredi à l’Hôtel de ville de Dakar. Ils ont réclamé la remise en liberté et le respect des droits civiques de leur client, qui se présente aux législatives du 30 juillet malgré sa détention.

Le maire de Dakar Khalifa Sall à l’Hôtel de Ville le 22 octobre 2014. © Sylvain CHERKAOUI/JA

Le maire de Dakar Khalifa Sall à l’Hôtel de Ville le 22 octobre 2014. © Sylvain CHERKAOUI/JA

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Publié le 15 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Le moment choisi se voulait symbolique. Comme l’indique un grand panneau installé récemment devant l’Hôtel de ville de Dakar, qui totalise le nombre de jours de détention de Khalifa Sall, voilà plus de 100 jours que le maire de la capitale est incarcéré à la prison de Rebeuss. Mercredi 14 juin, les avocats de l’élu socialiste ont donc tenu une conférence de presse sous les lambris dorés de sa mairie pour faire le point sur la situation de leur client, placé sous mandat de dépôt le 7 mars et inculpé pour détournement de deniers publics, association de malfaiteurs, ou encore faux et usage de faux.

Candidat aux élections législatives du 30 juillet

« Nous voulons saisir cette occasion pour rappeler que Khalifa Sall est un détenu politique, qui est dans les geôles de l’État sénégalais depuis plus de 100 jours pour des raisons politiques, sans qu’aucune infraction de sa part ne puisse être prouvée ou établie », a martelé dans son introduction Me Seydou Diagne, l’un des trois avocats présents aux côtés de Me Issa Diop et Me Demba Bathily.

Nous voulons rappeler que Khalifa Sall est un détenu politique

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Les conseillers de Khalifa Sall ont ensuite développé leur nouvelle stratégie de défense : sa remise en liberté immédiate pour lui permettre d’exercer pleinement ses droits civiques et politiques. Depuis le 10 juin, leur client est officiellement candidat aux élections législatives du 30 juillet, et à la tête d’une liste nationale d’opposition, Manko Taxawu Sénégal. Or, les avocats estiment que ses droits de mener campagne et son droit de vote sont bafoués tant qu’il est en prison.

Khalifa Sall a « le droit de voter et d’être candidat »

« Tant qu’une personne n’est pas condamnée, elle jouit des mêmes droits que tous les citoyens. Et jusqu’à preuve du contraire, Khalifa Sall est innocent. Il a donc le droit de voter, celui d’être candidat, et celui de pouvoir être élu », a résumé Me Issa Diop, tout en appelant l’État à prendre « toutes les dispositions » pour que « les droits fondamentaux » de son client « soient respectés ».

La « seule solution » s’offrant au maire de Dakar pour sortir de prison est de payer la caution

Tout laisse pourtant penser que ces exigences ne seront pas satisfaites et que Khalifa Sall mènera campagne depuis sa cellule de Rebeuss. Fin mai, sa dernière demande de remise en liberté provisoire a été rejetée. Interrogé par nos confrères de RFI, Me Baboucar Cissé, l’avocat de l’État sénégalais dans cette affaire, affirme de son côté que la « seule solution » s’offrant au maire de Dakar pour sortir de prison est de payer la caution de 2,7 millions d’euros (le montant qu’il est soupçonné d’avoir détourné). Un scénario écarté depuis le début de la procédure par Khalifa Sall et ses proches, car ils considèrent que le règlement de cette caution serait un aveu de culpabilité.

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