L’eurobond ivoirien va permettre de combler le trou du budget 2017
La troisième émission d’euro-obligations de la Côte d’Ivoire, finalisée en fin de semaine dernière, va permettre au pays de financer son budget, mis à mal, entre autre, par la chute des cours du cacao.
La troisième émission d’emprunts internationaux de la Côte d’Ivoire, qui a rencontré un certain succès, avec près de deux milliards de dollars levés, va contribuer au financement du budget d’investissement 2017 et permettre au pays de faire face au choc de la chute des cours du cacao, d’après les explications données par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly lors d’une conférence de presse, le 15 juin à Abidjan.
Après l’émission de cet eurobond, divisé en deux tranches (1,25 milliard de dollars sur 16 ans au taux de 6,125% et 625 millions d’euros sur 8 ans à 5,125%), le ratio de la dette ivoirienne sur le PIB passera à 42,2% contre 42,1% auparavant. Il s’agit de l’un des taux les plus bas de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), « largement en-deçà de la norme communautaire de 70% », selon le Premier ministre.
Au départ, l’émission de dettes en euro devait s’établir à 500 millions d’euros. Mais le FMI a autorisé le pays à émettre 125 millions d’euros supplémentaires pour financer le déficit ivoirien.
Opération de rachat de titres
L’émission de dettes en dollars, d’un montant de 1,25 milliards de dollars, comprenait une offre de rachat, à hauteur de 750 millions de dollars, d’une partie des deux eurobonds précédents, émis en 2014 et 2015. Ces opérations de rachat de titres entrent, selon Amadou Gon Coulibaly, « dans le cadre de la gestion active de la dette, afin de maintenir le profil d’endettement de la Côte d’Ivoire à un niveau satisfaisant ».
Après le remboursement par anticipation, il reste donc au pays 625 millions d’euros et 500 millions de dollars de cash flow, soit environ 710 milliards de F CFA qui vont permettre de faire face à la fois au choc de la chute des cours du cacao − ayant entraîné une perte de recettes fiscales d’environ 150 milliards de F CFA −et à la hausse du prix du baril du pétrole, qui a entraîné des dépenses supplémentaires de près de 150 milliards de F CFA.
Des problèmes de liquidité
Les dépenses militaires (équipements et primes des mutins) ont, elles, coûté 100 milliards de F CFA non prévu dans le budget. Au total, ce budget 2017 a donc accusé un trou de 400 milliards de F CFA que l’eurobond va financer. Le déficit budgétaire restera contenu à 4,5% en 2017.
Initialement, le gouvernement n’avait pas prévu d’émissions hors Uemoa cette année, pour mobiliser 1296 milliards de F CFA de titres, mais les problèmes de liquidités sur le marché financier régional ont incité l’État ivoirien à se tourner vers les places financières internationales.
La Côte d’Ivoire attend encore des appuis budgétaires de certains partenaires comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, etc. De gros projets d’investissements, comme les travaux du port d’Abidjan, ou plus globalement les infrastructures devraient néanmoins bénéficier de fonds issus de cet eurobond, qui apporte une bouffée d’oxygène à l’État ivoirien.
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