Anacarde : « Par manque de qualité, la production ivoirienne est décotée »
Victoria Crandall est analyste en matières premières agricoles chez Ecobank.
La production d’anacarde [noix de cajou] est globalement en hausse pour répondre à la demande soutenue des deux principaux marchés que sont la Chine et l’Inde ainsi qu’à la consommation croissante aux États-Unis et en Europe [de 3 % à 5 % en 2014].
Premier producteur mondial, l’Inde absorbe tous ses volumes localement. Les transformateurs de noix de cajou, notamment indiens et vietnamiens, se tournent donc vers le marché africain, principalement consacré à l’exportation. Ils ont fait grimper les cours, établis en gré à gré, en constituant des stocks à partir du mois d’août. Depuis octobre, les prix plafonnent entre 1 350 et 1 550 dollars [entre 1 070 et 1 225 euros] la tonne, mais demeurent supérieurs aux tarifs négociés au début de l’année [environ 1 150 euros].
Rémunération
left;" />La Côte d’Ivoire reste le principal producteur du continent avec des volumes légèrement en hausse en 2014, entre 520 000 et 550 000 tonnes, loin devant le deuxième producteur africain, la Guinée-Bissau, qui totalise 130 000 tonnes. La filière ivoirienne a profité des déboires du coton, cultivé dans la même région du Nord : les producteurs se sont tournés vers l’anacarde, plus rémunérateur.
Si elle domine le marché africain, la Côte d’Ivoire demeure pénalisée par la qualité de sa récolte. Entre 30 % et 40 % des noix sont proposées cassées à la vente, ce qui entraîne une décote. Certains importateurs vont jusqu’à les refuser.
Pour valoriser davantage sa production, le gouvernement veut augmenter la part d’anacardes usinés localement, en la portant de 10 % à 35 % dans les cinq prochaines années. Aujourd’hui, seuls trois sites sont en activité : Olam, Sita et Cajou des Savanes, qui a ouvert en juin. »
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