« Mon premier Ramadan » : Anes Tina, le youtubeur algérien, témoigne

Entre deux tournages, le youtubeur algérien Anes Tina, 28 ans, se remémore les souvenirs de son premier Ramadan. À l’époque, il savait déjà jouer la comédie.

Anes Tina fait partie des YouTubeurs algériens  qui n’hésitent pas à s’attaquer au pouvoir. © YouTube/ Anes  Tina

Anes Tina fait partie des YouTubeurs algériens qui n’hésitent pas à s’attaquer au pouvoir. © YouTube/ Anes Tina

Publié le 16 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

La première fois que j’ai jeûné, je devais avoir 7 ans ou peut-être 8. Je ne vous mentirai pas, je ne m’en souviens pas exactement. En revanche, je me rappelle que j’ai développé une technique pour tenir le coup ce jour-là : j’ai mangé en cachette et j’ai fait croire à mes parents que je jeûnais. Je ne sais pas s’ils y ont vraiment cru ou s’ils ont eux-mêmes fait semblant de me croire, en tout cas, une fois à table, tout le monde m’a félicité.

Chez nous, quand un enfant jeûne pour la première fois, on le chouchoute. Pour mon premier iftar, j’ai donc eu droit à un traitement spécial. Ma mère m’a préparé de la chorbet. C’est une boisson sucrée à base de citron et de lait qu’on boit surtout pendant le Ramadan. J’avais aussi eu droit à des boureks de luxe. Ils étaient fourrés au poisson. Il faut dire qu’en Algérie, le poisson est un produit qui coûte cher.

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Je n’ai pas réussi à faire un mois de Ramadan complet avant d’atteindre 12 ou 13 ans. Avant cet âge-là, je ne jeûnais qu’un jour sur deux, voire même seulement par demi-journée. Mes parents me disaient que si je ne mangeais pas et ne buvais pas jusqu’à midi, ça compterait pour une journée. C’était une manière de m’encourager.

En réalité, ce qui était le plus difficile à supporter durant mon premier Ramadan, ce n’était ni la soif ni la faim. C’était plutôt de devoir composer avec l’esprit de compétition que les adultes dans ma famille insufflaient entre les enfants. J’étais d’une certaine manière en concurrence avec mes cousins. Le soir, après l’iftar, toute la famille se réunissait et on faisait les comptes : qui a jeûné et qui était fatra (non-jeûneur).

Cette année on jeûne 16 heures !

Quand j’ai commencé à faire le Ramadan, on était en janvier. Les journées passaient vite, j’étais occupé à l’école et tous mes camarades de classe jeûnaient. Lorsque je rentrais à la maison, on passait directement à table et le soir on prenait un goûter en famille.

C’est plus difficile de faire le Ramadan aujourd’hui car on jeûne plus longtemps

Avec le recul, je me rends compte que c’est plus difficile de faire le Ramadan aujourd’hui, même si je devenu un adulte et que j’ai de l’expérience, car les journées sont beaucoup plus longues. Cette année, on jeûne environ 16 heures ! Et le climat n’aide pas : il fait chaud et humide.

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Malgré tout, je ne prends pas de congés. Je participe à l’émission de caméra cachée L’expérience, diffusée chaque soir du Ramadan sur Echourouk TV.

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