Le Maroc et la Tunisie veulent relancer leur coopération économique

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed et son homologue marocain Saadeddine El Othmani ont signé une dizaine d’accords et se sont engagés à doubler leurs échanges commerciaux. La Libye, l’Union du Maghreb arabe et la crise dans le Golfe figuraient également au menu.

Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, lors d’une conférence le 7 avril 2017. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, lors d’une conférence le 7 avril 2017. © Hassene Dridi/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 20 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a achevé, ce lundi 19 juin, une visite officielle de deux jours au Maroc, sa première dans le royaume depuis sa nomination à la tête de l’exécutif de son pays (entre temps il avait assisté à la Cop22 en novembre à Marrakech). Il est venu co-présider la 19ème session de la Commission mixte maroco-tunisienne avec son homologue marocain, Saadeddine El Othmani.

À l’issue des travaux de cette commission, les deux pays ont signé une dizaine de conventions de partenariat couvrant plusieurs domaines dont l’Emploi, les études maritimes, la protection du consommateur ou encore l’investissement. Ils se sont engagés à doubler le niveau de leurs échanges commerciaux, qui reste en deçà des attentes, pour le porter à 500 millions de dollars à l’horizon 2020.

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Côté politique, comme dans chacune de leurs réunions de haut niveau, le Maroc et la Tunisie ont « renouvelé leur confiance » dans la construction maghrébine. L’Union du Maghreb arabe (UMA) fait encore partie du langage diplomatique du royaume, même si ce dernier lui préfère la famille africaine, devenue « sa famille de référence ». Le 30 janvier, le jour où son pays a intégré l’Union africaine (UA), le roi du Maroc avait enterré le vieux rêve maghrébin, victime d’un profond désaccord avec l’Algérie, estimant que « sa flamme s’est éteinte parce que la foi dans un intérêt commun a disparu». 

Mohammed VI avait effectué une visite officielle en Tunisie, en mai 2014, la première depuis la révolution de 2011 qui a fait tomber l’ancien président, Zine El Abidine Ben Ali. Avec l’ancien président, Moncef Marzouki, il avait présidé la signature de 23 accords de coopération. Pour donner une touche affective à sa visite, il s’était même pris en selfie avec la population. Depuis Hassan II, les relations ont toujours été amicales avec la Tunisie qui, à part quelques couacs passagers, a constamment observé la stricte neutralité dans le dossier du Sahara. Cette attitude a permis aux locataires du palais de Carthage de préserver en même temps leurs relations avec leur voisin algérien.

Agenda classique

L’axe Rabat-Tunis a par la suite connu plusieurs visites mutuelles. Objectif : dynamiser une coopération économique qui reste maigre malgré les promesses politiques, mais aussi se concerter sur les crises régionales. Libye, lutte contre le terrorisme, Union européenne… Cette fois-ci, c’est la crise dans le Golfe qui s’est ajoutée à l’agenda classique des discussions maroco-tunisiennes, mais sans déclaration fracassante. Les deux pays se sont contentés de proclamer leur neutralité dans ce conflit, appelant à l’apaisement.

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Dimanche 18 juin, le chef du gouvernement tunisien avait été convié à un iftar (repas de rupture de jeûne pendant le mois de ramadan) offert par Mohammed VI qui a dépêché deux de ses conseillers : Omar Azziman et Abdellatif Menouni. La délégation qui a accompagné Youssef Chahed était composée du ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, Imed Hammami, du secrétaire d’État aux affaires étrangères, Sabri Bach Tobji, du secrétaire d’État au commerce, Abdellatif Hmam, et du vice-président de l’organisation patronale, Hichem Elloumi.

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