Thambwe Mwamba : « Le courrier de l’ONU ne change rien à la situation de Katumbi »
Au cours d’un point de presse tenu lundi à Genève, le ministre d’État congolais en charge de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, s’est exprimé au sujet du retour au pays de l’opposant Moïse Katumbi mais aussi du dossier de la guerre au Kasaï, entre autres.
Dans un point de presse diffusé en direct par la Télévision nationale congolaise, lundi 19 juin, le ministre d’État en charge de la Justice dit ne trouver aucun inconvénient au retour de l’opposant Moïse Katumbi, lequel l’annonçait d’ailleurs comme « imminent » il y a peu. Mais Augustin Thambwe Mwamba précise : « Quel que soit le courrier envoyé par le Haut commissariat, ça ne change strictement rien par rapport aux dossiers qui attendent Moïse Katumbi en RDC . »
Dans une lettre rendue publique le 16 juin dernier, le Haut-commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies demandait à l’État congolais de prendre les « mesures nécessaires » pour permettre à Moïse Katumbi, candidat déclaré de la prochaine présidentielle en RD Congo, de participer au scrutin présidentiel prévu avant la fin de l’année. La décision peut être considérée comme une « mesure provisoire » adoptée par le Haut-commissariat aux droits de l’Homme, affirmant que « Moïse Katumbi ne peut pas être arrêté en RDC et peut se présenter à la présidentielle », plaidait alors Me Dupont-Moretti, l’avocat de l’opposant en exil.
En séjour à Genève, » pour sensibiliser et rencontrer les corps diplomatiques », le ministre Thambwe Mwamba fait lui-même l’objet d’une plainte déposée en Belgique pour crime contre l’humanité concernant le crash d’un avion abattu en 1998, qui avait fait plusieurs morts à Kindu. Celui-ci avait été revendiqué par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) via la voix d’un de ses leaders, Alexis Mwamba lui-même, sur les antennes de RFI, lequel s’est dit confiant pour la suite de la procédure.
Nous avons été jusqu’ici un pays africain modèle dans la coopération avec la justice internationale
Au sujet de l’enquête concernant l’assassinat de deux experts des Nations unies, Thambwe Mwamba assure que le gouvernement congolais a envoyé une feuille de route à l’ONU dans les délais. « Dans la vidéo de leur exécution, nous avons identifié une douzaine de personnes parmi lesquelles quatre étaient plus actives et ont posé des actes qu’on voit parfaitement. Ces quatre personnes sont aux arrêts, les autres sont en fuite. Le procès qui s’est ouvert le 5 juin à Kananga se poursuit. Dans le prochain mois, il va connaître un aboutissement », a-t-il ajouté. « Le Kasaï va connaître pendant les années qui viennent tout une série des procès liés aussi bien à l’assassinat des deux experts des Nations unies qu’aux autres victimes congolaises. »
Kinshasa souhaite une résolution consensuelle avec l’ONU
« Pour suivre les enquêtes dans le Kasaï, nous avons ouvert un comité qui comprend : les ministres congolais des Droits humains et de la Défense, la représentante personnelle du chef de l’Etat sur les violences, les auditeurs généraux des Forces armées mais nous y avons aussi associé le Bureau conjoint des nations unies et le général en chef de la police [de la Monusco, NDLR] ». Et de préciser : « Kinshasa veut garder la direction de l’enquête mais nous acceptons l’assistance technique et les experts internationaux nécessaires. »
Le point de presse peut être regardé dans son intégralité ici :
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