Près de 20 000 réfugiés ivoiriens devraient regagner la Côte d’Ivoire en 2017
Plus de 59 000 réfugiés ivoiriens sont toujours établis dans les pays de la sous-région, a annoncé le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, mardi 20 juin. Lors de la crise postélectorale, 300 000 personnes avaient pris le chemin de l’exil.
« Il était 3 heures du matin quand nous avons pris la route vers le Liberia avec mon petit frère, le 26 mars 2011. Nous avons fui à cause de la guerre », se souvient Emmanuel Flie. À 40 ans, cet Ivoirien originaire d’une petite ville de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, près de Guiglo, a fait son retour le 17 mars dernier à Abidjan. « C’était trop dur au Liberia, je n’avais pas de travail, et je voulais surtout rentrer chez moi », poursuit-il.
Comme lui, près de 20 000 réfugiés ivoiriens, en majorité partis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, devraient rentrer en Côte d’Ivoire d’ici fin 2017, estime le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis le début de l’année, près de 16 000 retours ont déjà été enregistrés, en grande majorité en provenance du Liberia voisin, où vivent encore quelque 37 000 réfugiés ivoiriens.
Des blocages au Ghana
« Des blocages subsistent en revanche au Ghana, où un ensemble d’individus pensent que les conditions ne sont pas réunies pour rentrer », souligne Mohamed Askia Touré, représentant du HCR en Côte d’Ivoire.
Selon ses estimations, plus de 9 000 réfugiés ivoiriens sont toujours établis dans ce pays voisin, où certains pro-Gbagbo refusent de rentrer par craintes de représailles. « Nous ne pouvons en aucun cas confirmer ces rumeurs d’arrestations arbitraires de réfugiés ivoiriens à leur retour », assure Mohamed Askia Touré. Fin juin 2016, lors du retour de quatre pro-Gbagbo du Ghana, dont l’ex-ministre de la Défense Kadet Bertin, la ministre Mariatou Koné avait par ailleurs assuré que « personne ne serait arrêté au retour ».
Les entraves au retour
Reste qu’en dehors de l’épineux dossier des exilés politiques, d’importants freins subsistent au retour des 60 000 Ivoiriens réfugiés dans les pays de la sous-région. Principale entrave : le problème du foncier, selon le HCR. « Bien souvent, les terrains des réfugiés ont été occupés par d’autres personnes. Il faut parvenir à restituer les biens », préconise Mohamed Askia Touré, estimant que davantage d’efforts doivent être menés pour résoudre le problème.
Et d’identifier une seconde entrave au retour : « L’autre difficulté, c’est la réinsertion sociale. Le taux de chômage est important en Côte d’Ivoire. Il est donc important de s’assurer que leur retour est durable, car sinon la tentation de repartir sera présente. »
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