Arabie saoudite : le roi Salmane nomme son fils Mohammed nouveau prince héritier
Sur fond de crise du Golfe, le prince Mohammed Ben Salmane est devenu le numéro deux de la monarchie saoudienne. Le trône est désormais accessible à la deuxième génération de la dynastie des Al Saoud.
C’est un changement majeur dans le régime saoudien qui était néanmoins attendu. Le roi Salmane a nommé ce mercredi 22 juin, par décret, son fils, le prince Mohammed, nouveau prince héritier, en remplacement de son cousin, Mohamed Ibn Nayef, qui a été limogé.
Devenu l’homme fort du royaume saoudien après l’accession de son père au trône en janvier 2015, le jeune Mohammed Ben Salmane, âgé de 31 ans, confirme ainsi son ascension fulgurante depuis qu’il a été nommé ministre de la Défense.
En nommant son jeune fils Mohammed prince héritier, le roi ouvre la voie à la deuxième génération de la dynastie des Al-Saoud pour accéder au trône.
Selon le décret royal publié par l’agence officielle Spa, Mohammed Ben Salmane est nommé également vice-Premier ministre tout en gardant ses fonctions de ministre de la Défense.
Le prince Mohammed Ben Nayef, apprécié en Occident pour son action contre l’extrémisme religieux, a été également évincé de ses fonctions de vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, selon la décision du roi.
Cérémonie d’allégeance ce mercredi
Le souverain a nommé par décret le prince Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdel Aziz Al-Saoud, ministre de l’Intérieur. L’ancien prince héritier a cautionné la nomination de son successeur dans une lettre écrite au roi Salmane, selon un haut responsable saoudien.
Le souverain saoudien a invité les membres de la famille royale et les hauts responsables à se rassembler ce mercredi dans son palais de la Mecque pour faire allégeance au nouveau prince héritier.
Une ascension fulgurante
Mohammed Ben Salmane, qui a une réputation de réformateur, cumulait jusqu’ici plusieurs portefeuilles : ministre de la Défense, deuxième vice-Premier ministre, conseiller spécial du souverain et, surtout, il préside le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, la première compagnie productrice de pétrole au monde.
Sa nomination comme héritier du trône a été cautionnée par 31 des 34 membres du « Conseil d’allégeance », selon la télévision d’État El-Ikhbariya. Ce Conseil a notamment pour rôle de désigner le prince héritier à la majorité de ses membres. Il avait été créé à la suite d’une réforme des modalités de succession introduite en 2006 pour assurer une transition pacifique du pouvoir dans cette monarchie ultraconservatrice du Golfe, première puissance pétrolière mondiale.
Un développement historique
En nommant son fils prince héritier, le roi Salmane a modifié par décret l’ordre de succession, qui était exclusivement réservé aux fils directs du fondateur du royaume, Abdel Aziz, pour l’élargir aux petits fils de ce dernier.
Cela ouvre la voie vers le trône au prince Mohammed ben Salmane – il succédera à son père en cas de vacation du pouvoir – mais aussi à la deuxième génération des Al-Saoud.
Ce développement majeur intervient sur fond de crise profonde entre le Qatar d’une part et l’Arabie saoudite et ses alliés de l’autre, après la rupture le 5 juin des relations avec les autorités de Doha, accusées de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran, rival régional du royaume saoudien.
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