Centrafrique : combats meurtriers à Bria malgré le cessez-le-feu

De violents combats ont opposé mardi 20 juin à Bria, dans le centre du pays, des miliciens anti-Balaka à des hommes du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, ex- Séléka). Une centaine de personnes ont été tuées. Ces affrontements interviennent au lendemain de l’accord de cessez-le-feu signé à Rome entre 13 des 14 milices et groupes armés du pays.

Un camp de déplacés à proximité de Bria, dans le centre de la République centrafricaine, fin mai 2017. © Cassandra Vinograd /AP/SIPA

Un camp de déplacés à proximité de Bria, dans le centre de la République centrafricaine, fin mai 2017. © Cassandra Vinograd /AP/SIPA

Publié le 21 juin 2017 Lecture : 1 minute.

« On a signé l’accord, mais il faut bien qu’on se défende, on ne se laissera pas attaquer sans réagir », a indiqué Djamil Babanani, un porte-parole du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) joint par l’Agence France-Presse. Depuis samedi 17 juin, Bria est le théâtre d’affrontements sporadiques entre milices pro-chrétiennes anti-Balaka et éléments du FPRC, l’une des principales composantes de l’ex-coalition musulmane Séléka. Les combats ont démarré après la mort d’Hamad Issa, un « général » du FPRC à Bria. Ce mardi, des miliciens anti-Balaka ont lancé une offensive sur la ville, tenue par le FPRC.

« Des tirs intenses ont commencé à 6 heures. A 9h30 nous avions déjà reçu 35 blessés à l’hôpital, essentiellement des blessures par balle », rapporte Mumuza Muhindo Musubaho, coordinateur du projet MSF à Bria. Le bilan, en fin de journée mardi, s’élevait à « une quarantaine de morts » et 43 blessés. Un bilan revu à la hausse, ce mercredi à la mi-journée. Une centaine de personnes auraient été tuées au cours de la journée de mardi, selon les chiffres livrés par le maire de Bria Maurice Belikoussou et le curé de la ville, l’abbé Gildas Gbénai.

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Premier accroc au cessez-le-feu signé à Rome

Bria avait déjà été le théâtre de violents affrontements entre groupes armés entre le 15 et le 18 mai dernier. Cinq personnes avaient été tuées et 29 autres blessées. Les combats avaient par ailleurs provoqué la fuite de 40 000 déplacés, selon une estimation de l’ONU.

Cette fois, le bilan humain est plus lourd. Surtout, ces combats interviennent au lendemain de la signature à Rome d’un accord de cessez-le-feu entre 13 des 14 groupes armés recensés dans le pays. Dans ce texte, signé sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio, les groupes armés signataires s’engagent à assurer « la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu sur tout le territoire national ».

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