Athlétisme : la Russie veut naturaliser des athlètes noirs pour redevenir une nation dominante

Le président de la Fédération russe d’athlétisme a estimé, selon des propos rapportés mercredi par la presse, que son pays devait favoriser la naturalisation d’athlètes noirs. L’objectif : retrouver une position dominante dans ce sport.

Pour devenir plus forte en athlétisme, la Russie veut naturaliser des athlètes noirs. © AFP

Pour devenir plus forte en athlétisme, la Russie veut naturaliser des athlètes noirs. © AFP

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Publié le 10 septembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Le président de la Fédération russe d’athlétisme, Valentin Balakhnichev, n’y est pas allé par quatre chemins. Selon lui, si la Russie veut redevenir une nation dominante du monde de l’athlétisme, elle n’a pas le choix : il lui faut naturaliser des sportifs noirs.

"Les résultats des récents Championnats d’Europe à Zurich, dominés par la Grande-Bretagne et la France, ne nous laissent plus d’autre choix", a déclaré Valentin Balakhnichev, cité par le quotidien Novye Izvestia, mercredi 10 septembre. "Les athlètes noirs, qui constituent l’ossature de l’équipe de Grande-Bretagne, ont apporté à ce pays 14 de leurs 23 médailles", explique-t-il.

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"Pendant ce temps, nous ne faisons quasiment rien pour attirer de jeune talents noirs dans notre équipe afin de préserver notre position dominante dans ce sport, en Europe et dans le monde", a-t-il poursuivi. "Pire, j’ai été sans cesse la cible de critiques pour mes efforts dans ce sens", déplore encore le président de la fédération d’athlétisme de Russie, pays qui, aux championnats d’Europe de Zurich, a terminé 4e au tableau des médailles avec 22 breloques dont seulement trois en or.

De nombreux précédents

Le procédé de naturalisation n’est évidemment pas une première et les motifs – études, mariage, infrastructures d’entrainement, argent… – sont variés. Déjà, début 2014, plusieurs coureurs de fond kényans, qui ont exprimé le désir de devenir citoyens russes, ont disputé les Championnats de Russie à Kazan, sur 5000 m et 3000 m steeple. Aucun d’entre eux n’est toutefois parvenu à monter sur le podium.

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Avant eux, d’autres exemples ont été plus prolifiques pour leur pays d’adoption. Le coureur marocain de demi-fond Rachid Ramzi avait ainsi choisi de courir sous les couleurs du Bahreïn, pour qui il avait notamment remporté les médailles d’or sur 800 et 1500 mètres lors des mondiaux d’Helsinki en 2005.

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Bernard Lagat, Kényan naturalisé Américain pour ses études, a quant à lui gagné l’or sur le 1 500 m et le 5 000 m aux Championnats du monde d’athlétisme 2007 à OÂÂsaka (Japon), tout comme Saif Saaeed Shaheen né Stephen Cherono au Kenya et naturalisé qatari en 2003. Spécialiste du 3 000 mètres steeple, il est l’actuel détenteur du record du monde de la discipline (7 min 53 s 63).

Bahrein peut se vanter d’être une référence dans le domaine. Yussuf Saad Kamel et Maryam Yussuf Jamal, d’origine éthiopienne, ont en effet réussi l’exploit de remporter, la même année, en 2009, les championnats du monde sur 1500 mètres. La France comme d’autres pays lui ont emboîté le pas. Quatrième des championnats du monde d’heptathlon en 1995 et cinquième lors des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, la Sierra Léonaise Eunice Barber devient française en février 1999, soit quelques mois avant les championnats du monde, où elle obtient la médaille d’or après un duel avec la Britannique Denise Lewis, elle-même d’origine jamaicaïne.

Toutefois, les fédérations africaines pourraient ne pas se laisser faire. Ils accueillent eux aussi des athlètes naturalisés. Lors des Jeux d’Athènes en 2004, la Cubaine Yamilé Aldama, spécialiste du triple saut, avait ainsi concouru pour le Soudan, dont elle a obtenu la nationalité par l’intermédiaire de son entraîneur, le Britannique d’origine soudanaise Frank Attoh. Mais la situation reste encore très déséquilibrée.

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Par Mathieu OLIVIER

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