Maroc : des ONG dénoncent des arrestations abusives dans le Rif

La Coalition marocaine des instances des droits de l’homme (CMIDH) a publié un rapport dénonçant la « répression » du mouvement de contestation qui secoue cette région depuis plusieurs mois.

Un manifestant à Al-Hoceïma, le 29 mai 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Un manifestant à Al-Hoceïma, le 29 mai 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 22 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Le rapport a été rendu public mercredi 21 juin, à Rabat. Les 22 associations rassemblées dans la Coalition marocaine des instances des droits de l’homme y dénoncent la « répression » des manifestants du Hirak, le mouvement de contestation populaire en cours dans la région du Rif, dans le nord du Maroc. Le rapport évoque des arrestations « abusives » et pointe même des cas de « torture » à Al-Hoceïma, la ville au cœur de la contestation depuis octobre 2016.

La tension dans la région du Rif s’est encore accentuée après l’arrestation d’une centaine de manifestants, fin mai. Parmi eux, les principaux meneurs de ce mouvement qui se veut populaire et pacifique. Ils sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure ». Les rassemblements continuent tout de même de se tenir à un rythme quasi-quotidien à Al-Hoceïma, mais également dans les communes proches. Les manifestants réclament la libération des militants et manifestants détenus.

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135 personnes arrêtées

Ce sont ces arrestations de mai qui ont poussé la Coalition à mettre sur pied une mission à Al-Hoceïma et à mettre en place une « commission d’enquête » sur la situation. Dans son rapport, la coalition dénonce un usage de la force « excessif » par les forces anti-émeutes, qui utilisent matraques et gaz lacrymogènes contre les manifestants.

Selon les chiffres présentés par la CMIDH dans son rapport, 135 personnes ont été arrêtées depuis la fin du mois de mai dans le cadre de la répression du mouvement. Sept sont des journalistes.

Le 14 juin, 25 jeunes ont été condamnés à une peine de 18 mois de prison au terme d’un procès dont l’équité est remise en cause par la CMIDH. La Coalition affirme en effet que certains des jeunes condamnés ont signé des procès-verbaux « sous la menace ». Une partie d’entre eux auraient également « subi des violences physiques » commises par des policiers, affirme la CMIDH. Une accusation de torture rejetée par le ministère de la Justice.

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