Violences postélectorales au Gabon : la CPI a terminé sa mission préliminaire

Les conclusions de la mission préliminaire des experts mandatés par la Cour pénale internationale au Gabon vont être transmises au parquet qui décidera ou non de l’ouverture d’une enquête pour « crime contre l’humanité ».

La police gabonaise les violences post-électorales d’août 2016. © Joel Bouopda/AP/SIPA

La police gabonaise les violences post-électorales d’août 2016. © Joel Bouopda/AP/SIPA

Publié le 23 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Les trois experts envoyés par la Cour pénale internationale ont terminé leur mission préliminaire à Libreville. Ils doivent désormais remettre leurs conclusions aux services de Fatou Bensouda, la procureure de la CPI. Le parquet décidera alors de l’opportunité d’ouvrir ou non une enquête sur les violences postélectorales qui ont secoué le Gabon en août et septembre 2016. Si une enquête est ouverte, c’est au parquet de la CPI également que revient la possibilité de demander aux juges la délivrance de mandats d’arrêts ou de citations à comparaître.

Pendant deux jours, les experts de la CPI ont rencontré des représentants de 15 ONG soutenant les victimes des violences. Ils ont aussi rencontré des ministres du gouvernement gabonais ainsi que Jean Ping, qui continue de se proclamer comme le « président élu » du Gabon. Des membres de « certaines chancelleries occidentales » ont également été interrogés.

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Des versions « très contradictoires »

« Il faut continuer à recueillir des informations », a déclaré le chef de la section de l’analyse des situations à la CPI, à l’Agence France-Presse. Emeric Rogier a insisté sur la difficulté de faire la part des choses sur les événements qui ont secoué le Gabon. « Le même épisode fait l’objet de versions très contradictoires par le gouvernement ou par l’opposition », a-t-il ainsi souligné. Exemple significatif : sur le décompte du nombre de victimes des violences postélectorales, « on est dans une fourchette qui va de trois à 300 ».

Cette mission préliminaire de la CPI a été organisée « suite à la saisine du gouvernement », a rappelé le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, mais elle était également réclamée par l’opposition et la société civile.  « Cette ouverture et cette transparence sont la preuve, si besoin en était encore, que nous n’avons rien à cacher », a ajouté Alain-Claude Bilie-By-Nzé.

Jean Ping n’a fait aucune déclaration à l’issue de son audition face aux experts de la CPI. Mais Anisset Bissielo, un proche de Ping, a déclaré à l’AFP souhaiter « que la CPI passe à l‘étape suivante, qui est l’étape de l’enquête ».

Côté société civile, les représentants des ONG reçues « se sont sentis écoutées », selon Marc Ona Essangui, l’un des porte-paroles. Le même avait pourtant, sur Twitter, évoqué des « menaces » et tentatives de « corrompre les victimes du 31 août 2016 » de la part du « pouvoir ». « Plusieurs victimes des massacres du 31 août 2016 reçoivent des appels anonymes pour qu’elles ne témoignent pas à la CPI », a-t-il notamment affirmé sur le réseau social.

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