Maurice : l’ONU demande l’avis de la justice internationale sur la souveraineté des îles Chagos

La résolution qui demande un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur la souveraineté de l’Archipel des Chagos a été votée ce jeudi 22 juin à l’ONU. Un coup dur pour Londres, mais l’État mauricien n’a pas pour autant gagné la bataille.

Des manifestants des Chagos réclamant le droit de rentrer chez eux, à Londres, le 22 octobre 2008. © MATT DUNHAM/AP/SIPA

Des manifestants des Chagos réclamant le droit de rentrer chez eux, à Londres, le 22 octobre 2008. © MATT DUNHAM/AP/SIPA

Publié le 23 juin 2017 Lecture : 1 minute.

94 voix en faveur de la résolution, 15 voix contre et 65 abstentions. 50 ans après le début du conflit territorial qui oppose l’État mauricien à la Grande-Bretagne, la question de la souveraineté de Chagos devrait finalement pouvoir avancer. Le vote de ce jeudi sonne en tout cas comme une victoire pour Maurice, qui estimait, par la voix de son ministre de la Défense Anerood Jugnauth, que les négociations avec les Britanniques « étaient sans issues ».

Parmi les pays qui ont voté contre la résolution, en dehors de la Grande-Bretagne et des États-Unis, parties prenantes dans l’affaire, se trouvent également le Japon, la Corée du Sud et les Maldives, qui tous disposent de bases américaines sur leurs territoires, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pays membres du Commonwealth. La France, comme la plupart des autres pays d’Europe ainsi que la Chine, ont préféré s’abstenir.

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Lorsque Maurice accède à l’indépendance en 1968, l’Archipel des Chagos est détaché par les Britanniques et loué aux États-Unis qui y installe la base militaire de Diego Garcia. Les 3000 habitants sont alors expulsés par les autorités britanniques et déportés vers Maurice, les Seychelles et pour un certain nombre, vers la Grande-Bretagne. Bien qu’ils aient la nationalité britannique, les Chagossiens sont considérés comme des Mauriciens à part entière. C’est donc ensemble, qu’ils revendiquent depuis bientôt 50 ans le droit de retrouver leur terre. Ils ne demandent pas pour autant le retrait de la base militaire, dont le bail s’est terminé en 2016, avant d’être prolongé pour 20 ans, sans consultation des Mauriciens.

Les déracinés restent ceci dit prudents quant à un possible retour sur leur île natale. D’abord parce que la Cour internationale de Justice doit désormais décider si l’avis sollicité par l’ONU relève bien de sa compétence. Ensuite, car cet avis sera simplement consultatif, et non pas obligatoire pour les Britanniques, lesquels pourraient néanmoins être ramenés à la table des négociations. Affaire à suivre, donc.

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