HRW dénonce le viol et l’exploitation sexuelle de Somaliennes par des soldats de l’Amisom

Des soldats de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) ont abusé et exploité sexuellement des femmes et jeunes filles somaliennes sur leurs bases de Mogadiscio, affirme l’ONG Human Rights Watch (HRW), dans un rapport publié lundi.

Des soldats de l’Amisom. © AFP

Des soldats de l’Amisom. © AFP

Publié le 8 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis 2013, au moins 21 Somaliennes ont été violées ou exploitées sexuellement par des militaires ougandais ou burundais servant au sein de l’Amisom. C’est ce qui ressort d’un rapport de 71 pages, publié lundi 8 septembre par l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch.

Intitulé "Le pouvoir que ces hommes ont sur nous : exploitation et violences sexuelles par les troupes de l’Union africaine en Somalie", le rapport se base sur les témoignages des 21 victimes présumées et sur les dires de plus de 30 témoins, observateurs étrangers, soldats et responsables de pays contributeurs de troupes. 

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Des femmes et des filles vulnérables

"Les soldats de l’UA, se servant d’intermédiaires somaliens, ont utilisé une variété de tactiques, dont l’aide humanitaire, pour contraindre des femmes et des filles vulnérables à des activités sexuelles. Ils ont aussi violé et agressé sexuellement des femmes venues chercher une aide médicale ou de l’eau sur les bases de l’Amisom", explique HRW.

Le document cite notamment le cas d’une femme et d’une adolescentes de 15 ans, venues respectivement chercher de la nourriture et des médicaments sur une base de l’Amisom et qui ont été mises dans les mains de soldats par un interprète somalien. La première a accepté des rapports sexuels, l’autre a été violée et toutes deux ont ensuite reçu 10$.

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"Toutes les Somaliennes interrogées sont issues de communautés du sud et du centre de la Somalie, déplacées à Mogadiscio par le conflit avec les Shebab et par la faim. Loin de leur communauté, elles se retrouvent totalement dépendantes de l’aide extérieure et à la merci de l’exploitation et des abus pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants", explique HRW.

HRW appelle à un renforcement des procédures

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Bien que le rapport se concentre sur des évènements qui se sont déroulés à Mogadiscio, où sont déployées des troupes ougandaises et burundaises, HRW a souligné la possibilité que des abus similaires se soient produits ailleurs en Somalie.

"Les pays contributeurs de troupes, l’Union africaine (UA) et les bailleurs qui financent l’Amisom devraient se pencher urgemment sur ces abus et renforcer les procédures en Somalie pour que justice soit rendue", a estimé l’ONG de défense des droits de l’Homme.

Déployée depuis 2007, l’Amisom appuie les fragiles autorités de Mogadiscio dans leur combat contre les islamistes Shebab, est financée essentiellement par l’ONU, l’Union européenne (UE) qui paie notamment les soldes des militaires, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Elle est constituée de contingents ougandais, burundais, kényan, éthiopien, djiboutien et sierra-léonais.
 

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