Mozambique : le président Guebuza et les rebelles de la Renamo signent un accord de paix

Le président mozambicain Armando Guebuza et le chef de la rebellion du Renamo, Afonso Dhlakama, ont signé vendredi, à Maputo, un accord de paix qui met fin à deux ans de violences et ouvre la voie à des élections générales en octobre.

Afonso Dhlakama (c), chef historique de l’opposition mozambicaine et ex-guérillero. © AFP

Afonso Dhlakama (c), chef historique de l’opposition mozambicaine et ex-guérillero. © AFP

Publié le 5 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est la fin de deux ans de violences au Mozambique. Le président Armando Guebuza et le chef de la rebellion du Renamo, Afonso Dhlakama, ont signé vendredi 5 septembre à Maputo un accord de paix qui met fin à leur conflit et ouvre la voie à des élections présidentielle et législative en octobre.

Les deux hommes ont apposé leurs signatures sur le document devant un parterre d’une centaine de diplomates et de hauts dignitaires rassemblés à la présidence.

la suite après cette publicité

Cette rencontre entre les deux ex-ennemis scelle un cessez-le-feu conclu le 24 août entre les négociateurs des deux camps. Depuis presque deux ans, l’ancien guérillero Dhlakama, qui a fait un retour triomphal jeudi dans la capitale Maputo, avait pris le maquis. Sa dernière entrevue avec le président Guebuza remontait à 2011, en province.

>> Lire aussi Mozambique : le gouvernement et la Renamo signent un cessez-le-feu

Forte corruption

Depuis sa cachette, il exerçait un chantage à l’insécurité sur le gouvernement, accusé de monopoliser le pouvoir et d’accaparer les ressources nationales, sur fond de forte corruption. "J’espère que l’accord signé aujourd’hui mettra un terme à ce système d’Etat-parti", a-t-il lancé après la signature, dans une attaque politique directe contre le Frelimo au pouvoir. Il a appelé à "une meilleure redistribution de la richesse", notamment après les découvertes de riches gisements d’hydrocarbures. "Mon expérience ces dernières années m’a rapproché des souffrances du peuple", a-t-il ajouté, en référence à ses deux ans passées dans la brousse.

la suite après cette publicité

"Aujourd’hui est un jour très important pour notre peuple, a pour sa part lancé  le président Guebuza. Notre peuple a attendu patiemment ce jour, sachant que les solutions à nos problèmes passeraient par le dialogue".

Minute de silence

la suite après cette publicité

Puis le chef de l’État a appelé à une minute de silence en mémoire des "vies innocentes" perdues durant les deux dernières années de conflit larvé. Le nombre de victimes de ce conflit de faible intensité n’est pas officiellement connu, mais estimé à plusieurs dizaines.

Après d’innombrables cycles de dialogue politique infructueux, les affrontements militaires ont connu une escalade en 2013. Il a fallu l’intervention de la diplomatie italienne, pays artisan des accords de paix ayant mis fin à seize ans de guerre civile en 1992, pour sortir de l’impasse.

Selon les analystes, cet accord permet au gouvernement de rassurer les investisseurs internationaux. Pratiquement dépourvu d’industries et d’infrastructures, le Mozambique est l’un des pays les moins développés du monde, avec une majorité d’habitants pauvre et dépendante d’une agriculture de subsistance.

Tournant économique

Le pays vit toutefois un tournant économique grâce à de récentes découvertes de charbon et de gaz. Le Mozambique pourrait prétendre au quatrième rang mondial de la production gazière, derrière la Russie, l’Iran et le Qatar, si ses réserves s’avèrent commercialement viables.

L’accord de cessez-le-feu, dont les conditions n’ont pas toutes été dévoilées, doit permettre de tenir sans encombre les législatives et la présidentielle du 15 octobre, sur la base d’un nouveau code électoral. Mais il ne règle pas tous les problèmes, ne prévoyant pas, par exemple, l’intégration dans l’armée des combattants de la Renamo.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires