10 000 entreprises chinoises opèrent sur le continent, selon McKinsey

Un rapport du cabinet de conseil américain McKinsey publié ce mercredi estime que l’implication économique de la Chine en Afrique est plus importante et plus diversifiée que ne le disent les dernières études sur le sujet.

Xi Jinping et Faure Gnassingbé le 30 mai à Pékin © Jason Lee/AP/SIPA

Xi Jinping et Faure Gnassingbé le 30 mai à Pékin © Jason Lee/AP/SIPA

Publié le 28 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Le rapport de McKinsey, publié mercredi 28 juin, s’appuie sur des études conduites dans huit pays du continent qui génèrent à près des deux tiers du PIB d’Afrique sub-saharienne. Il estime que plus de 10 000 entreprises chinoises opèrent actuellement sur le continent, soit quatre fois plus que les estimations précédentes.

90% de ces entreprises sont des sociétés privées, apprend-on dans le document. Un tiers d’entre elles opèreraient dans le secteur manufacturier, un quart dans le secteur des services. Le commerce, la construction et l’immobilier compteraient chacun pour un cinquième de ces sociétés. De l’avis de McKinsey, « ces entreprises apportent des capitaux  et transfèrent leurs compétences managériales et leur énergie entrepreneuriale vers le continent, aidant ainsi l’Afrique à accélérer son développement économique ».

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Les groupes chinois en bonne santé financière

Selon le rapport, les entreprises chinoises généreraient déjà 12% de la production industrielle africaine estimée à 500 milliards de dollars par an. McKinsey souligne la prédominance de la Chine dans les infrastructures. Le pays capterait déjà près de 50% des parts du marché de l’ingénierie, de l’approvisionnement et de la gestion de constructions.

La santé financière des sociétés chinoises est décrite dans le document comme globalement bonne. Près d’un quart des 1 000 sociétés étudiées ont déclaré avoir couvert leurs investissements initiaux après moins d’un an d’activité. Un tiers d’entre elles auraient enregistré des taux de profit supérieurs à 20%. Et 74% d’entre elles se sont déclarées optimistes concernant leur avenir sur le continent.

Montée en puissance des relations sino-africaines

La relation chinafrique est montée en puissance durant la dernière décennie, avec 20% de croissance annuelle des échanges commerciaux. La croissance des investissements directs extérieurs (IDE) a, elle, atteint un taux annuel de 40% sur la même période.

Selon le rapport, les flux financiers chinois vers l’Afrique seraient de 15% supérieurs aux chiffres officiels, si l’on inclut les flux non-traditionnels. La Chine serait aussi la plus grosse source de financement en infrastructures sur le continent.

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« L’engagement chinois avec l’Afrique devrait s’accélérer », présage Kartik Jayaram, associé principal et co-auteur du rapport. D’après lui, les entreprises chinoises pourraient cumuler d’ici 2025 des recettes supplémentaires évaluées à plusieurs centaines de milliards de dollars.

Des millions d’emplois en Afrique

Le rapport liste les bénéfices principaux de la présence chinoise sur le continent :

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– 89% des employés des entreprises étudiées seraient des locaux. Ces entreprises emploieraient donc plusieurs millions d’Africains. Près de deux tiers d’entre elles proposeraient en outre des formations à leurs employés ;

– ces entreprises participent à la modernisation des marchés africains en y introduisant des nouveaux produits et des nouvelles technologies : 48% d’entre elles auraient lancé un nouveau produit ou un nouveau service, et 36% d’entre elles auraient inauguré une nouvelle technologie au cours des trois dernières années.

Peu de fournisseurs africains

Toutefois, il reste, selon McKinsey, des points à améliorer :

– en valeur, seuls 47% des approvisionnements des entreprises chinoises proviendraient de sociétés africaines, qui pourraient davantage bénéficier des investissements chinois sur le continent ;

– en termes d’emploi, seuls 44% des postes de cadre seraient occupés par des Africains ;

– les principaux points négatifs pour les firmes chinoises sont la sécurité personnelle et la corruption ;

– du côté des managers africains, on cite la barrière de la langue et de la culture, mais également les violations du droit du travail et du droit de l’environnement par certains groupes chinois.

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