RDC : les quatre artistes plasticiens arrêtés à Goma mis en liberté provisoire

Les quatre artistes plasticiens arrêtés vendredi dernier par les forces de l’ordre, à Goma, peuvent à nouveau respirer l’air frais de la capitale du Nord-Kivu. Ils avaient été appréhendés alors qu’ils manifestaient contre les violences à Beni et dans le Kasaï.

Des militaires dans les rues de Goma, le 21 juin 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des militaires dans les rues de Goma, le 21 juin 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 28 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Après cinq jours de détention à la prison de Munzenze, dans la province du Nord-Kivu, une caution de 200 dollars pour le groupe aura suffi pour obtenir la liberté provisoire de Benoît Mugabo, Benito Mupenzi, Precy Numbi et Cruzz Taylor, les quatre artistes plasticiens arrêtés à Goma, vendredi 23 juin. Ils avaient été cueillis en plein spectacle, au Rond point Signers de Goma, sur ordre des autorités locales qui leur reprochaient de troubler l’ordre public et d’inciter à la désobéissance civile et à la rébellion.

L’ordonnance actant leur liberté provisoire a été signée mercredi 28 juin après-midi au parquet près le tribunal de grande instance de Goma. Selon l’un des avocats des artistes, la prochaine bataille sera de solliciter l’abandon des poursuites judiciaires, qui ne sont cependant pour l’instant pas officiellement formulées : « Nous voulions d’abord obtenir leur liberté provisoire et solliciter que le dossier soit complètement classé. »

La manifestation avait comme objectif d’incarner les atrocités que les habitants du Kasaï ont vécu depuis août 2016

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Les quatre artistes avaient été arrêtés alors qu’ils manifestaient à leur manière, pacifiquement, contre les tueries dans la ville de Beni et dans le Kasaï, faisant de la rue une scène où ils incarnaient les personnes tuées, visages teints en rouge et brandissant des calicots inscrits « Kasaï », une personne couchée comme morte à même le sol.

Cette manifestation inattendue pour les autorités locales a été suspendue et considérée comme un « trouble à l’ordre public ». Selon l’un des avocats, « elle avait comme objectif d’incarner les atrocités que les habitants du Kasaï ont vécu depuis août 2016 en vue de faire comprendre à la population qu’elle devait exiger plus d’éclaircissement et des enquêtes internationales. » Le mouvement citoyen Lucha a dénoncé cette arrestation en relayant sur les réseaux sociaux une vidéo prise par l’un des artistes, Benoît Mugabo, au cours de l’arrestation.

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