RDC : « une nouvelle guerre se profile » dans le Nord-Kivu, selon son gouverneur

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu a alerté ce mercredi 28 juin l’armée face aux incursions répétées de milices armées dans la ville de Beni. « Une nouvelle guerre se profile à l’horizon », a prévenu Julien Paluku, qui juge que ces attaques « dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï ».

Un hélicoptère des Nations Unies survole Beni, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, en octobre 2016. © MONUSCO/Anne Herrmann/CC/Flickr

Un hélicoptère des Nations Unies survole Beni, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, en octobre 2016. © MONUSCO/Anne Herrmann/CC/Flickr

Publié le 28 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Le ton est grave. Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 28 juin à Goma, Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, a mis en garde la hiérarchie militaire congolaise contre l’éventualité démarrage d’une nouvelle guerre dans cette région. « Je lance une alerte particulièrement à l’état-major de l’armée, pour qu’il focalise désormais ses stratégies face à ces nouvelles incursions. Une nouvelle guerre se profile à l’horizon », a-t-il déclaré.

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Pour lui, « ces attaques à répétition à Beni dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï ». Pointant une situation « inquiétante », Julien Paluku a évoqué l’éventualité de la présence « d’une autre force » qui soutiendrait ces miliciens encore non identifiés clairement.

Intensification des attaques ces derniers jours

Les affrontements entre des miliciens et des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) se sont multipliés ces dernières semaines dans l’est du Congo. Les premiers combats significatifs ont eu lieu les 17 et 18 juin dans la localité de Kabasha, au sud de Beni. Le jeudi 22 juin, une offensive a été lancée sur Beni par des miliciens armés non identifiés. Celui qui se présente comme le porte-parole de ce groupe armé a affirmé agir au nom du « Mouvement national révolutionnaire » (MNR), un groupe Maï-Maï opposé au régime du président Joseph Kabila. Les miliciens ont été repoussés de Beni au terme d’affrontements à l’arme lourde, au cours desquels seize combattants ont été tués : treize miliciens et trois soldats congolais. Samedi 24 juin, des combats à Lubero, dans le sud de Beni, ont fait six morts : deux soldats FARDC et quatre miliciens.

Lundi 26 juin, c’est un poste de douane qui a été attaqué à Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda. Un milicien a été tué et un autre blessé par les FARDC, selon le lieutenant Jules Tshikudi, un des porte-parole de l’armée congolaise cité par l’Agence France-Presse. Ce mardi, une position des FARDC à Kalau, dans le nord-est de Beni, a été attaquée par des miliciens non identifiés. L’attaque n’a fait aucune victime.

Et quelques heures seulement avant la prise de parole du gouverneur du Nord-Kivu, ce mercredi, les FARDC ont de nouveau été la cible d’un raid à Nyamitale, une localité située dans le sud de la province, près de Goma. Là encore, l’attaque a été lancée par de présumés Maï-Maï qui n’ont pas été identifiés formellement, a indiqué à l’AFP le major Guillaume Ndjike, un autre porte-parole de l’armée dans la région.

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