Nigeria : Abuja accueille une réunion internationale consacrée à la lutte contre Boko Haram

Le Nigeria accueille, mercredi, une réunion internationale consacrée à la lutte contre l’insurrection du groupe islamiste Boko Haram et au rétablissement de la sécurité dans le pays.

Publié le 3 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

La situation sécuritaire au nord-est du Nigeria est de plus en plus menacée par les attaques menées par le groupe islamiste Boko Haram. C’est dans ce contexte que doit s’ouvrir, mercredi 3 septembre, une réunion internationale visant à "faire le point sur la mise en oeuvre des mesures décidées lors des précédentes réunions", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères nigérian.

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Action commune 

Les ministres des Affaires étrangères du Bénin, du Cameroun, du Tchad et du Niger se retrouvent à Abuja avec leur homologue nigérian. Des représentants américains, français, britanniques, chinois et canadiens sont également attendus, ainsi que de l’ONU, de l’Union africaine, de la Cédéao (l’organisation de l’Afrique de l’Ouest) et de l’Organisation de la coopération islamique.

"Le terrorisme et le crime organisé nous obligent à mener une action commune", a insisté Idriss Déby, le président du Tchad, mardi lors d’un sommet de l’Union africaine consacré à la lutte contre le terrorisme.

"L’ampleur et la sophistication" des attaques des groupes islamistes "requiert une réponse collective plus robuste au niveau régional et continental", estimaient des experts dans un article récemment publié.

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Impuissance de l’armée nigériane

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Ces dernières semaines, les combattants de Boko Haram sont parvenus à s’emparer de plusieurs localités importantes. Mal équipée et démoralisée, l’armée nigériane semble incapable d’enrayer seule la progression du groupe islamiste qui, après des années d’action de guérilla et d’attentats, affronte désormais de manière conventionnelle les militaires, selon les spécialistes du Nigeria Security Network (NSN).

"Le Nigeria est sur le point de perdre le contrôle de l’État de Borno, y compris de sa capitale Maiduguri", ce qui permettrait à Boko Haram de "réaliser son ambition d’établir un califat dans le nord-est du Nigeria", se sont alarmés mardi les experts du NSN dans un rapport. "Si Borno tombe, des territoires des États voisins de Yobe et d’Adamawa pourraient suivre", ainsi que "des territoires camerounais frontaliers", ont-ils également estimé.

Le Cameroun engagé

Paul Biya a longtemps donné l’impression de sous-estimer la menace Boko Haram et de rechigner à coopérer avec ses voisins pour la combattre. Ce n’est plus le cas : le chef de l’État camerounais a demandé à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) de collaborer sans restriction avec le Nigeria et le Tchad.

Depuis le sommet de l’Élysée, en mai à Paris, Léopold Maxime Eko Eko, patron de ces services secrets, se rend au moins une fois par mois à N’Djamena et à Abuja. Par ailleurs, deux centres de renseignement ont été créés pour lutter contre la secte islamiste.

Le premier a été installé à Abuja à la demande de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis afin de centraliser et de traiter les renseignements recueillis au Cameroun, au Tchad, au Niger et, bien sûr, au Nigeria. Le second s’est ouvert au mois d’août à Kousséri, dans l’extrême nord du Cameroun. Sa mission : faciliter une prise de décision très rapide sur la base des informations recueillies localement.

(Avec AFP)

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