Ebola : les Nations unies redoutent des pénuries alimentaires

L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) s’alarme du risque de pénuries alimentaires dans les pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola qui progresse inexorablement en Afrique de l’Ouest, où le nombre de malade ne semble pas prêt de se tarir.

Publié le 3 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le manque de main d’oeuvre, l’interruption du commerce transfrontalier et les pénuries dues à la maladie suscitent de "fortes inquiétudes sur la sécurité alimentaire" dans les trois principaux foyers de l’épidémie : le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.

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"L’accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d’habitants des trois pays", a déclaré Bukar Tijani, le représentant régional de la FAO pour l’Afrique. Les récoltes étant menacées et "les échanges de marchandises fortement restreints, l’insécurité alimentaire est appelée à s’intensifier au cours des semaines et mois à venir", a-t-il ajouté.

Isolement des pays contaminés

En Afrique de l’Ouest, les pays touchés par l’épidémie se sont plaints avec force que nombre de leurs voisins aient décidé de fermer leurs frontières par précaution, sur fond de psychose grandissante. La Côte d’Ivoire, pour l’heure non touchée, a fait un geste en annonçant l’ouverture de couloirs humanitaires avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant ses frontières fermées avec ces deux voisins.

La plupart des compagnies aériennes ont aussi suspendu leurs vols, isolant un peuples les pays pris dans la tourmente d’Ebola. "De telles mesures sont contreproductives", a averti Sylvain Baize, un spécialiste français de la maladie. En mettant les pays contaminés "en quarantaine, on déstabilise complètement la lutte contre l’épidémie : les rotations des personnels soignants expatriés et l’acheminement du matériel seront problématiques alors qu’il n’y a déjà pas assez de moyens", a-t-il souligné.

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"Coalition mondiale de l’inaction"

"Les États se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l’inaction", a lancé Joanne Liu, la présidente de MSF, à l’occasion d’un discours prononcé aux Nations unies, à New-York.

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À son retour d’Afrique de l’Ouest, le Dr Tom Frieden, un haut responsable sanitaire américain, a dit craindre "qu’au cours des toutes prochaines semaines", les nouveaux cas "vont augmenter et de façon importante". Pour lui, la période durant laquelle il est encore possible d’arrêter cette épidémie avant qu’elle ne s’étende à d’autres pays et devienne encore plus difficile à contrôler, "est près d’arriver à sa fin".

Dans ce contexte, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a, une nouvelle fois, pilonné l’Organisation mondiale de la santé et la Communauté internationale pour leur inefficacité face à la propagation de la maladie qui a déjà fait plus de 1550 morts. D’une ampleur sans précédent, l’épidémie a flambé ces dernières semaines et la poursuite de sa propagation semble inévitable.

(Avec AFP)

 

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