Nigeria : un enquêteur de l’agence anti-corruption blessé par balle

Un enquêteur de l’agence anti-corruption du Nigeria qui a notamment travaillé sur des affaires de pots-de-vin dans le monde judiciaire, a été blessé par balle, a annoncé mercredi la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC).

Vue de Lagos en mai 2014. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU pour Jeune Afrique

Vue de Lagos en mai 2014. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU pour Jeune Afrique

Publié le 28 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Austin Okwor, qui travaille au département des fraudes immobilières de l’EFCC, quittait son bureau de Port Harcourt (Sud-Est), le 24 juin, lorsque des hommes armés lui ont tiré dessus, a fait savoir le porte-parole de l’EFCC, Wilson Uwujaren, dans un communiqué. Austin Okwor « a échappé à la mort de justesse », a poursuivi le porte-parole, ajoutant que les mois précédant l’attaque, il avait reçu des « messages de menace ».

« Cet incident souligne les dangers auxquels les agents de la commission sont exposés quotidiennement dans l’exercice de leurs fonctions », selon lui. Austin Okwor a notamment enquêté par le passé sur des cas de corruption liés à des fonctionnaires judiciaires.

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Un fléau que le président Muhammadu Buhari a promis de supprimer. Mais sa croisade contre la corruption a été vivement critiquée, alors que la plupart des accusations de l’EFCC portée contre des politiciens ou des hauts fonctionnaires, largement relayés par la presse, n’ont abouti à quasiment aucune condamnation devant les tribunaux.

Muhammadu Buhari est régulièrement accusé de mener une chasse aux sorcières sous couvert de lutter contre la corruption

En avril, un juge de la Cour suprême nigériane a ainsi été déclaré innocent, le magistrat en charge de l’affaire ayant estimé que les charges contre lui étaient « hautement spéculatives ». Adeniyi Ademola faisait partie des sept juges arrêtés en octobre 2016 pour corruption.

Le Parti Démocratique Populaire (PDP) de l’opposition accuse régulièrement Muhammadu Buhari de mener une chasse aux sorcières sous couvert de lutter contre la corruption, la plupart des personnes arrêtées ayant fait partie de l’administration précédente.

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