Burkina : radiés après les mutineries de 2011, des policiers demandent leur réintégration
Une centaine d’anciens policiers burkinabè, radiés en 2012 à la suite des mutineries de 2011, ont manifesté mercredi 28 juin à Ouagadougou pour réclamer leur réintégration. Ils estiment avoir été des bouc-émissaires.
« Au nom de l’unité nationale, les 136 policiers révoqués doivent être réintégrés ». Le slogan était écrit en larges lettres noires et rouges peintes sur la banderole de tête de la manifestation d’hier. Derrière, une centaine d’anciens policiers en civil, accompagnés pour certains de leurs épouses et de leurs enfants, ont bravé la pluie qui tombait sur Ouagadougou pour marcher depuis la place de la Nation jusqu’au siège de la direction générale de la police nationale.
Après les mutineries de 2011, signe annonciateur de la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, qui avaient culminé en avril avec la rébellion des membres de la garde présidentielle, une série de procès avaient été ouverte l’année suivante. Le 7 mars 2012, 136 policiers burkinabè avaient été révoqués par la justice pour « faits d’insubordination, de comportement attentatoire à l’honneur et à l’éthique du corps ». Ce sont eux qui ont manifesté hier à Ouagadougou.
Si nos maris ont été révoqués pour des actes d’indiscipline, quelles sanctions seront réservées à ceux qui ont détourné des milliards de francs CFA ?
« Nous demandons qu’il y ait justice à notre endroit à travers notre réintégration », a plaidé le porte-parole des policiers radiés Mahamadi Tidiga à l’Agence France-Presse. Il juge que les policiers concernés ont fait figure de bouc-émissaires. Mahamadi Tidiga met notamment en avant un rapport d’enquête publié en mai 2017 sur la gestion des ressources au sein de la police nationale dont les conclusions accablent certains des supérieurs hiérarchiques des policiers révoqués.
« Si nos maris ont été révoqués pour des actes d’indiscipline, quelles sanctions seront réservées à ceux qui ont détourné des milliards de francs CFA ? », a pour sa part lancé la porte-parole des familles des policiers révoqués, Danwéré Sou Kam. Insistant sur les difficultés rencontrées désormais par les familles, elle a ensuite demandé leur réintégration « afin d’apaiser leurs cœurs et de favoriser la réconciliation et l’unité nationale ».
« Le message va être transmis à qui de droit. (…) Votre mot parviendra là où il doit être transmis », a indiqué aux manifestants Jean Bosco Kienou, directeur général de la police, dans une intervention filmée par la caméra de Burkina 24. Le directeur général de la police a également tenu à remercier les manifestants pour le calme dans lequel s’était déroulé la marche. « Tous les fondamentaux de l’État de droit ont été respectés», a-t-il salué.
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