La start up africaine de la semaine : Sim Aerospace, le premier simulateur de vol du Congo-Brazza

Lancé il y a un an, Sim Aerospace est le premier simulateur de vol professionnel de la République du Congo. Les deux fondateurs veulent désormais élargir leur offre, dans une région où les besoins en formation sont énormes.

Aperçu du simulateur de vol conçu par Sim Aerospace. © Dany PEPA

Aperçu du simulateur de vol conçu par Sim Aerospace. © Dany PEPA

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 29 juin 2017 Lecture : 3 minutes.

Pilotes dans l’armée congolaise, Dany Pepa, 34 ans, et son partenaire Ilithe Ongania, 38 ans, aujourd’hui pilote de ligne, avaient un rêve. Alors qu’il n’existait pas de structure de formation de pilotes dans leur pays, ils voulaient montrer au plus grand nombre que leur métier n’était pas inaccessible. Il y a un an, ils ont fini par réaliser ce rêve en lançant Sim Aerospace, le premier simulateur de vol professionnel de la République du Congo.

Ils n’avaient pas les moyens de s’offrir de petit appareil pour apprendre à voler. Il leur donc a fallu 7 mois pour fabriquer la coque en tôle du simulateur, similaire à un cockpit de Cessna 172. Aujourd’hui, leur simulateur est hébergé au sein du centre de formation et de perfectionnement de l’Aviation civile congolaise, à l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville.

Le système est en mesure de représenter le jour, la nuit, l’aube et le crépuscule, la brume, le brouillard

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Installé à l’intérieur, l’élève doit d’abord réaliser la vérification des instruments, avant de procéder au démarrage et d’engager la poussée des moteurs. Il bénéficie d’une vision à 180 degrés, en 3 dimensions. « Au travers d’effets spéciaux programmés, le système de projection est en mesure de représenter le jour, la nuit, l’aube et le crépuscule, la brume, le brouillard ainsi qu’une lumière éblouissante », assure le dossier de présentation.

Promouvoir les métiers de l’aviation

Tout y est, les dispositifs d’éclairages des aéroports comprenant les marques de roulage, les bords de la piste de roulage, le centre de la piste, la zone d’atterrissage… Et les sièges du simulateurs sont bien entendu équipés d’un système de vibration. De quoi donner des sensations fortes au grand public ou aux publics de scolaires et d’étudiants chez qui les deux fondateurs espèrent bien faire naître et décoller quelques vocations.

Car une des premières missions de Sim Aerospace consiste à promouvoir le secteur de l’aviation, « dans un pays où ses métiers sont trop largement méconnus », regrette Dany Pepa, lui-même formé au Maroc.

Une vingtaine d’élèves aspirant à devenir pilotes de ligne en ont profité cette année

Sim Aerospace dispense aussi des cours préparatoires d’initiation au pilotage. Une vingtaine d’élèves aspirant à devenir pilotes de ligne en ont profité durant cette première année. « Ils se forment ici, en attendant de pouvoir passer les tests de l’aviation civile et de recevoir une bourse de l’État. Ils iront ensuite se former en Afrique du Sud », indique Dany Pepa.

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Il en coûte ainsi 5 000 FCFA pour un premier baptême de l’air sur simulateur, entre 60 000 à 100 000 F CFA pour une formation de caractère professionnel.

En quête d’investisseurs

Un second simulateur devrait être installé au sein de l’aérogare de Brazzaville. L’École africaine de la météorologie et de l’aviation civile (Eamac), basée à Niamey, et qui dépend de l’Association pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), s’est dit de son côté très intéressée par ce projet.

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Mais alors que les besoins de formation sont énormes au Congo et en Afrique centrale, les fondateurs de Sim Aerospace aimeraient bien passer à la vitesse supérieure, former des pilotes de A à Z, disposer d’un petit appareil, fournir d’autres simulateurs, multiplier les formations ici et en dehors des frontières, et attirer encore plus d’élèves…

Dany Pepa et Ilithe Ongania ont jusqu’ici financé leur projet uniquement sur fonds propres, aux alentours de 30 000 euros, et souhaiteraient vivement trouver des investisseurs d’ici au prochain salon des métiers de l’aviation, qui se tiendra en décembre à Brazzaville. Histoire de donner des ailes à leur rêve.

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