Livres : sexe dans la cité

Notre collaboratrice Leïla Slimani publie un premier roman osé, entre érotisme cru et quête de soi. 

Leïla Slimani est une collaboratrice de Jeune Afrique. © Jeune Afrique

Leïla Slimani est une collaboratrice de Jeune Afrique. © Jeune Afrique

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 5 septembre 2014 Lecture : 1 minute.

Une obsession. Adèle y pense à chaque respiration. Son corps ne lui laisse guère de répit. Elle aime les hommes ? Plutôt le regard qu’ils peuvent porter sur elle, le désir et l’émoi qu’elle suscite en eux. Elle collectionne les amants ? Pas vraiment.

La jeune femme « ne tire ni gloire ni honte de ses conquêtes. Elle ne tient pas de livres de comptes, ne retient pas les noms et encore moins les situations. Elle oublie très vite. Et c’est tant mieux ». Tout ce qu’elle recherche, c’est le sexe, dans ce qu’il a de plus cru, de plus animal : « Elle répétait ces phrases comme un mantra. Elle les roulait autour de sa langue. Les tapissait tout au fond de son crâne. Elle comprit très vite que le désir n’avait pas d’importance. Elle n’avait pas envie des hommes qu’elle approchait. Ce n’était pas à la chair qu’elle aspirait, mais à la situation. » Une manière de se sentir vivante en se mettant en danger, en s’éloignant du confort de sa vie petite-bourgeoise. Une manière surtout de fuir un mal-être non avoué, un amour-propre blessé.

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Dans le jardin de l’ogre ne retrace pas les aventures d’une femme libérée heureuse. On est aux antipodes de Sex and the City. Son auteure, notre collaboratrice Leïla Slimani, aborde au contraire un sujet dérangeant : la sexualité féminine dans ce qu’elle peut avoir de pervers. Et nous plonge dans un univers où la noirceur le dispute au sordide.

Au-delà des frasques d’une journaliste qui trompe ses proches, il y est question d’une âme perdue, perpétuellement insatisfaite, qui ne parvient pas à apprécier ce que la vie lui offre. Pour elle, « l’érotisme habillait tout. Il masquait la platitude, la vanité des choses ».

Comme tout toxicomane, Adèle ne peut se contrôler et se retrouve emprisonnée dans un corps qui l’entraîne dans une spirale infernale autodestructrice. Un premier roman osé à l’écriture vive et intelligente.

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Dans le jardin de l’orgre, de Leila Slimani, 224 pages, 17,50 euros.

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