Le Grand invité de l’économie RFI/Jeune Afrique-Armand Ezerzer, PDG de Mambo Commodity : « Il est plus que temps d’industrialiser la filière coton »
Armand Ezerzer, fondateur et PDG de Mambo Commodities, s’exprimait dans l’émission « Le grand invité de l’économie », diffusée vendredi sur RFI, en partenariat avec Jeune Afrique.
Après des débuts chez des grands noms du négoce des matières premières agricoles comme Sucden, Armand Ezerzer a créé sa propre entreprise, Mambo Commodities, spécialisée dans la vente du coton africain aux filatures asiatiques. Depuis une douzaine d’années, ce natif du Maroc s’est aussi lancé dans la production d’engrais. Il emploie 700 salariés dans ses usines du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Togo.
Coton
En Afrique, la situation est très bonne, avec un marché à terme haut, une bonne qualité et un cours compensant largement le coût de revient.
Industrialisation
On a passé des années très difficiles, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Il est plus que temps d’industrialiser cette filière, qui nourrit des millions de personnes, et ne peut être envisagée de façon pérenne en Afrique qu’avec une transformation locale. Sans cela, nous pouvons repasser sur une économie flageolante au moindre soubresaut, qu’il s’agisse d’une baisse du cours du dollar ou d’une chute des prix du coton en Bourse.
OGM
La qualité issue des semences OGM au Burkina Faso offrait une soie extrêmement courte, ce qui destinait ce coton à des produits à valeur ajoutée très faible. Cela a dévalorisé le rendement de la production burkinabè.
Incertitude
En Afrique, vous avez une grande insécurité juridique, malgré un corpus législatif très précis et des juristes de grande qualité. C’est l’isolement des juges de niveau inférieur qui crée cette instabilité. Des recueils jurisprudentiels seraient donc utiles.
Engrais
En Afrique, on utilise en moyenne 8 kg d’engrais à l’hectare. En 2006, la résolution prise à Abuja fixait comme objectif d’atteindre 50 kg. C’est une nécessité : en Europe, la consommation est de 250 kg à l’hectare.
Hégémonie
L’Office chérifien des phosphates est un mastodonte dont j’ai un peu de mal à comprendre la stratégie africaine. Il se positionne aussi bien comme importateur que comme négociant et comme distributeur, participe à certains appels d’offres, rentre dans les campagnes… Il faut redéfinir son rôle pour qu’il soit à sa juste place.
ONG
Je ne pense pas que les ONG fassent partie des acteurs du développement. La meilleure des ONG, c’est celle qui va aller créer une entreprise et aura besoin de main d’œuvre.
Armand Ezerzer : « l’Afrique court après le monde » par Jeuneafriquetv
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