Pakistan : Dr Siddiqui et Mrs Al-Qaïda
Une semaine avant d’assassiner James Foley le 19 août en Syrie, les jihadistes de l’État islamique rappelaient leurs exigences dans un e-mail adressé aux parents du journaliste américain : 100 millions d’euros ou… un échange avec la Pakistanaise Aafia Siddiqui, emprisonnée au Texas (États-Unis).
En janvier 2013, lors de la prise d’otages d’In Amenas, en Algérie, ce sont les Signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar qui avaient réclamé la libération de cette femme. Et, en 2010, Ayman al-Zawahiri, alors numéro deux d’Al-Qaïda, avait déjà appelé à la venger.
>> Lire aussi : le numéro deux de l’État islamique tué dans un bombardement, selon Bagdad
Pourquoi, du Maghreb au Moyen-Orient, les islamistes accordent-ils tant de prix à cette diplômée en neurosciences, ex-étudiante au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) ? Condamnée à quatre-vingt-six ans de prison pour avoir fomenté des attentats aux États-Unis et tiré sur les militaires qui l’interrogeaient après son arrestation, Aafia Siddiqui est devenue l’icône des musulmans "victimes de la brutalité américaine". Un symbole que différents groupes islamistes veulent s’accaparer.
Le mythe commence avec sa disparition, en 2003. Pour les islamistes radicaux et une partie de l’opinion pakistanaise, elle est alors incarcérée et torturée à la prison militaire américaine de Bagram, en Afghanistan, jusqu’en 2008.
Une version contestée par les États-Unis, qui disent n’avoir interpellé Siddiqui, en possession de documents sur des attaques terroristes utilisant notamment… le virus Ebola, qu’en 2008.
Selon le renseignement américain, la jeune scientifique aurait épousé en secondes noces Ammar al-Baluchi, le neveu de Khaled Cheikh Mohammed, "cerveau" des attentats du 11 Septembre. Le terroriste, arrêté en 2003, aurait livré son nom lors d’interrogatoires. Aux yeux du monde, le Dr Siddiqui est alors devenue "Lady Al-Qaïda."
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