Maroc : la sortie télévisée ratée de Saadeddine El Othmani

Décidée à la hâte, l’interview accordée par le chef du gouvernement marocain aux télévisions publiques ce samedi 1er juillet n’a visiblement pas convaincu le grand public.

Le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani, le 27 juillet 2012 à Rabat. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani, le 27 juillet 2012 à Rabat. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 3 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Après une première interview accordée à Medi1 TV, quelques semaines après son investiture, le chef de gouvernement Saadeddine El Othmani s’est invité sur les ondes des télévisions publiques – Al Aoula et 2M samedi 1er juillet pour répondre aux questions de la presse. Une interview qui, bien évidemment, a principalement porté sur les questions d’actualité, et notamment le mouvement de protestation qui secoue la région du Rif depuis plusieurs mois.

Les erreurs d’Al Hoceima

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Le seul moment fort de cette interview télévisée a justement été le mea culpa de Saadeddine El Othmani au sujet du fameux communiqué des partis de la majorité gouvernementale, rendu public en mai dernier, qui évoquait de présumés velléités indépendantiste des membres du « Hirak du Rif ».

« Ce sont des propos qui n’avaient pas lieu d’être », admet Saadeddine El Othmani. Le chef de gouvernement a par ailleurs insisté sur l’accélération des projets prévus dans le Rif, notamment « Al Hoceima, phare de la Méditerranée », dont le retard d’exécution a valu au gouvernement un rappel à l’ordre royal, lors du conseil des ministres tenu le 25 juin dernier. Concernant les détenus du Hirak et la possibilité de leur libération pour préparer les conditions d’un dialogue constructif, le chef de gouvernement a préféré botter en touche en invoquant « l’indépendance de la Justice ».

Au PJD, tout va bien !

Autre sujet important abordé par Saadeddine El Othmani : la crise interne que traverse le Parti justice et développement (PJD), dont il est président du Conseil national. « Il est vrai que nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous avons toujours eu un parti dans lequel les différents points de vue peuvent être exprimés. Nous ne cherchons pas à cacher nos différences », soutient El Othmani pour justifier les divisions au sein du PJD apparues depuis sa nomination comme chef de gouvernement, en remplacement du secrétaire général de son parti, Abdelilah Benkirane.

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Sur cette thématique comme sur tant d’autres, les propos du chef de gouvernement sont restés modérés. Un exercice d’équilibrisme dans lequel Saadeddine El Othmani excelle, mais qui n’a pas convaincu grand monde, à en juger par les nombreuses critiques qu’a essuyée sa prestation télévisée sur les réseaux sociaux.

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