Côte d’Ivoire : fin de mandat de la Commission nationale pour la réconciliation
Le mandat de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (Conariv) en Côte d’Ivoire s’est achevé ce lundi, sur un bilan mitigé.
Des responsables de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes des crises en Côte d’Ivoire (Conariv) ont effectué une « passation de charges » en remettant les archives de la commission à leurs homologues du ministère de la Femme ce lundi 3 juillet, relate l’AFP.
Au total, pendant son mandat, la Conariv a recensé 316 954 victimes des crises survenues dans le pays entre 1990 et 2011, a rappelé à cette occasion Yabah Berthe Karbo, directrice de cabinet du président de la Commission. Créée en 2015 pour prendre le relais de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, mise en place en 2011, la Conariv devait être le pilier central de la pacification des esprits dans le pays.
Entre 2002 et 2011, la Côte d’Ivoire avait connu une décennie de troubles avec un pays coupé en deux pendant huit ans entre pouvoir et rebelles. Les tensions avaient culminé lors de la crise post-électorale qui avait fait 3 000 morts, suite au refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival, Alassane Ouattara, à la présidentielle de novembre 2010.
Un malaise qui reste « profond »
Lundi, la courte cérémonie s’est faite au siège de la Conariv à Abidjan en l’absence de son président et de la ministre de la Solidarité, Mariatou Koné. Celle-ci était représentée par Yvonne Bosso, sa directrice de cabinet, laquelle a fait savoir qu’après une phase pilote lancée début 2017, « l’indemnisation de toutes les victimes des crises » devrait « enfin » pouvoir débuter. Mais le processus, annoncé depuis 2015, a déjà pris beaucoup de retard. Et aucun chiffre sur le montant total des indemnisations n’a jusqu’ici été donné.
Le président Ouattara avait annoncé fin 2014 la création d’un fonds d’une quinzaine de millions d’euros pour l’indemnisation des victimes de la crise post-électorale de 2010-2011. L’opposition pro-Gbagbo accuse le pouvoir d’avoir procédé à une « justice des vainqueurs » depuis six ans et estime que la réconciliation reste à faire. L’an dernier, le président de la Conariv, Mgr Paul Siméon Ahouana avait lui-même reconnu que « le malaise [restait] profond » dans le pays.
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