Maroc : la police se retire du centre-ville d’Al Hoceima
Les forces de l’ordre ont commencé en début de semaine à se retirer progressivement des centres d’al-Hoceima et Imzouren, deux villes du nord du Maroc secouées par un mouvement de contestation depuis huit mois.
Après plusieurs semaines de tensions émaillés d’incidents entre manifestants et policiers, les forces de l’ordre commencent, depuis le début de la semaine, à se retirer des villes d’Al Hoceima et d’Imzouren, épicentre du mouvement de contestation en cours depuis huit mois dans la région du Rif. Un retrait qui intervient alors que les forces de l’ordre dénombrent 385 blessés dans leurs rangs, depuis le début du mouvement il y a huit mois. Le nouveau gouverneur de la province d’Al Hoceima, Fouad Chourak, a assuré lundi 3 juillet devant la presse que les premiers retraits avaient commencé « progressivement » à Imzouren et au niveau de la place Mohammed VI à al-Hoceima.
Si les protestataires réagissent positivement à ces signaux, d’autres suivront, dans le même sillage. La confiance et la sécurité sont liées
« Ce sont des signaux profonds, j’espère qu’ils seront reçus par chacun. […] Le retrait se fera par étape », a-t-il poursuivi, précisant suivre les « directives » du roi pour « garantir les libertés ». « Si les protestataires réagissent positivement à ces signaux, d’autres suivront, dans le même sillage. La confiance et la sécurité sont liées […] jusqu’à un retour à la situation normale », a-t-il promis. Selon un habitant joint mardi au téléphone par l’AFP, « les policiers se sont effectivement retirés de la place centrale d’Al Hoceïma. Il en reste encore quelques-uns en civil, ainsi que des véhicules garés à côté du commissariat voisin, comme en temps normal ».
Une ville en « état de siège »
Fin mai, les principaux meneurs de la contestation du Rif ont été arrêtés, mais les manifestations quasi-quotidiennes n’ont pas cessé. Pacifiques d’abord, elles se sont déroulées dans un climat de vive tension ces dernières semaines en raison notamment des opérations musclées des forces de l’ordre, intervenant jusque dans la moindre ruelle pour empêcher tout rassemblement.
La libération des détenus est devenue la principale revendication des contestataires. Ils exigent également la fin de la « militarisation » de la province, en référence notamment à l’omniprésence des policiers dans les rues. Des militants locaux dénonçaient ces dernières semaines une ville et ses environs en « état de siège ». Dimanche, des dizaines de gendarmes anti-émeutes ont ainsi pris position jusque sur les plages pour disperser quelques poignées de baigneurs scandant des slogans, selon des clichés abondamment relayés par la presse locale et qui ont fait l’objet de détournements sur les réseaux sociaux.
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