Tunisie : une partie de l’opposition veut la reprise des relations avec la Syrie

Une manifestation a eu lieu mardi 4 juillet devant le Parlement tunisien pour réclamer la reprise des relations diplomatiques entre la Tunisie et la Syrie, rompues il y a cinq ans. Parmi les arguments des partis de l’opposition qui plaident pour cette reprise : l’entraide pour contenir les jihadistes tunisiens de retour de Syrie.

Manifestation pro-syrienne à Tunis, le 30 août 2013. © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Manifestation pro-syrienne à Tunis, le 30 août 2013. © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Publié le 5 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Réunis le 4 juillet devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, des Tunisiens et des Syriens ont appelé à la réouverture de l’ambassade syrienne à Tunis et au rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays. Parmi les manifestants, des représentants de partis de l’opposition et d’associations – Courant populaire, mouvements Al-Nidhal Al-Watani et Al-Mourabitoun, Ligue tunisienne pour la tolérance, l’association des ressortissants syriens en Tunisie, Instance nationale de soutien à la résistance arabe et de lutte contre la normalisation avec l’entité sioniste… – qui appellent à revenir sur « l’erreur commise par les gouvernements précédents ayant décidé de rompre [ces] relations », rapporte l’agence TAP.

C’est en 2012 que Moncef Marzouki, alors président de la République, avait décidé de rompre les relations tuniso-syriennes. Une décision qui s’était traduite notamment par le retour de tous les diplomates tunisiens en poste en Syrie. Plusieurs partis d’opposition tunisiens avaient alors critiqué sa décision, la jugeant « précipitée » et s’inquiétant de ses éventuelles répercussions sur les Tunisiens installés en Syrie.

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Un projet de motion en séance plénière

« Il n’y avait aucun motif valable de couper les rapports avec la Syrie, un pays frère », a déclaré le 3 juillet 2017 Sahbi Ben Fredj, député d’Al Horra,  sur les ondes d’Express FM. « Le président de la République a promis, lorsqu’il avait pris le pouvoir, de rétablir les relations avec la Syrie. Il doit tenir sa promesse », a-t-il ajouté avant de prévenir que « s’il n’y a pas d’entraide avec la Syrie, nous ne pourrons pas contenir les jihadistes qui reviennent. »

Un projet de motion portant sur le rétablissement des relations tuniso-syriennes et signé par plusieurs partis de l’opposition, dont Al-Horra, le Front populaire, l’Union patriotique libre et Afek Tounes, a été présenté en séance plénière à l’ARP ce mercredi 5 juillet. En plus des « promesses électorales du président de la République » les signataires avancent aussi « l’appartenance de la Tunisie à la Ligue arabe » pour soutenir leur demande.

Une initiative intervenue suite au voyage en mars de sept députés qui s’étaient rendus de leur propre chef à Damas, où ils se sont entretenus avec des responsables syriens, dont Bachar el-Assad.

Un petit pas en 2015

A leur retour, ils avaient rencontré le président Béji Caïd Essebsi, qui avait déclaré ne pas être opposé à une reprise des relations diplomatiques avec la Syrie. « Il n’y a pas d’objection fondamentale à ramener les relations à leur niveau normal une fois la situation améliorée et stabilisée dans ce pays frère », a-t-il précisé, selon un communiqué de la présidence publié le 4 avril.

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En 2015, la Tunisie avait fait un pas vers le rétablissement des relations diplomatiques en indiquant qu’elle allait désigner un représentant consulaire ou diplomatique auprès du régime de Bachar el-Assad pour « suivre » la situation des Tunisiens en Syrie, dont celle de ses nombreux ressortissants ayant rejoint les rangs d’organisations jihadistes. Au cours des derniers mois, un vif débat a secoué la Tunisie autour de la perspective d’un retour massif de ces combattants.

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