Zambie : l’état d’urgence décrété après une vague d’incendies

Le président zambien a décrété jeudi 6 juillet l’état d’urgence dans le pays, après une série d’incendies criminels, dont l’un a ravagé mardi 4 juillet le grand marché de Lusaka, la capitale,

Le président zambien Edgar Lungu à l’Élysée le 8 février 2016. © Philippe Wojazer/AP/SIPA

Le président zambien Edgar Lungu à l’Élysée le 8 février 2016. © Philippe Wojazer/AP/SIPA

Publié le 6 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Pendant sept jours, l’état d’urgence permettra à la police d’interdire des manifestations, prolonger les détentions, perquisitionner sans mandat, fermer les routes, imposer un couvre-feu et restreindre les déplacements. L’éventuelle prolongation de ces pouvoirs d’exception pour une période d’une semaine à six mois devra être examinée par le Parlement, a indiqué le chef de l’État.

Le président Lungu a justifié cette mesure en assurant qu’elle préserverait les investissements dans ce pays d’Afrique australe, deuxième producteur de cuivre du continent, actuellement en discussion avec le Fonds monétaire international pour une aide financière.

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« Rendre le pays ingouvernable »

L’instauration de l’état d’urgence survient après l’incendie, mardi 4 juillet, du principal marché de la capitale Lusaka, dernier en date d’une série d’incendies vraisemblablement criminels ayant visé des marchés, des bâtiments publics et des entreprises à travers le pays. 

« Il ne fait aucun doute que ceux qui ont perpétré ces actes irresponsables veulent rendre le pays ingouvernable », a jugé mercredi le chef de l’État dans sa déclaration. « En tant que président de la Nation, il est de ma responsabilité de répondre de façon adéquate pour contrer ce chaos planifié, je ne tolérerai pas cette anarchie », a-t-il poursuivi.

Lungu accusé de vouloir mettre en place une dictature

La Zambie est secouée depuis plusieurs semaines par de vives tensions entre le Président et l’opposition, qui dénonce la dérive autoritaire du régime. Les premières crispations ont débuté en avril, avec l’incarcération du chef du parti d’opposition, Hakainde Hichilema, accusé d’avoir tenté d’entraver le passage du convoi présidentiel. Poursuivi pour trahison − un crime passible de la peine de mort − il est toujours incarcéré dans une prison de haute sécurité de l’extrême nord du pays.

Opposant historique en Zambie, battu cinq fois à la présidentielle, Hakainde Hichilema refuse toujours de reconnaître la victoire d’Edgar Lungu à l’élection d’août 2016, pourtant validée par la Cour constitutionnelle. Le mois dernier, une cinquantaine de députés de son parti, le Parti uni pour le développement national (UNPD), ont été temporairement suspendus pour avoir, comme leur chef, contesté la victoire électorale du chef de l’État.

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Dans les rangs de l’opposition et de la société civile, le président est désormais accusé de vouloir mettre en place un régime dictatorial. L’ONG Amnesty International dénonce pour sa part une « persécution » de la part du gouvernement, destinée à « harceler, intimider et dissuader » ses rivaux. Mais le président et ses proches se défendent de toute atteinte aux libertés, invoquant leur droit de faire respecter l’ordre.

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