Côte d’Ivoire : le Premier ministre espère une «trêve sociale», les syndicats sur la réserve

Amadou Gon Coulibaly a précisé jeudi 6 juillet les contours de l’accord que le gouvernement ivoirien espère signer avec les syndicats de la fonction publique, évoquant une trêve sociale de cinq ans. Surpris par cette déclaration, les syndicats affirment que les négociations restent en cours.

Amadou Gon Coulibaly, le 14 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui/JA

Amadou Gon Coulibaly, le 14 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui/JA

Publié le 6 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Jusqu’à présent, le gouvernement ivoirien et les syndicats de la fonction publique étaient restés discrets sur la teneur de leurs négociations. Mais lors d’une rencontre jeudi 6 juillet à Abidjan avec les membres du patronat, le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly en a dévoilé les grandes lignes, annonçant qu’il espérait signer une trêve sociale de cinq ans.

« L’accord que nous avons est de payer le stock des arriérés sur huit ans, selon les capacités budgétaires de l’État. En contrepartie, nous espérons la signature d’une trêve sociale pendant cinq ans », a détaillé le Premier ministre, précisant aussi que dans le cadre de cet accord, toutes les revendications des fonctionnaires devraient désormais être encadrées par le Conseil national de dialogue social.

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« Aucun engagement n’a formellement été pris »

Une déclaration surprenante, a estimé Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme nationale des syndicats des organisations professionnelles du secteur public. « Je suis surpris par cette déclaration, car pour l’instant les négociations se poursuivent. Aucun engagement n’a formellement été pris, qu’il s’agisse du calendrier de paiement ou de la trêve sociale que le gouvernement souhaite obtenir en contrepartie », a indiqué le syndicaliste, contacté par Jeune Afrique.

Interrogé sur la trêve sociale de cinq ans voulue par le Premier ministre, Théodore Gnagna Zadi s’est gardé de confirmer une telle entente, préférant souligner « le caractère inaliénable » du droit de grève.

Un terrain d’entente annoncé fin juin

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En janvier, les syndicats de la fonction publique avaient déclenché une grève de trois semaines pour protester contre la réforme des retraites, mais aussi pour exiger le paiement du stock des arriérés de salaires. Si leur mouvement était parvenu à obtenir plusieurs avancées, les négociations butaient depuis des mois sur la délicate et coûteuse question des arriérés, chiffrés selon la plateforme syndicale à 249,6 milliards de francs CFA (près de 380 millions d’euros, NDLR) dus à environ 120 000 fonctionnaires.

Après des mois de discussion, les syndicats avaient annoncé le 27 juin dernier avoir trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement. « Le gouvernement s’est engagé à purger la dette envers les fonctionnaires par tranches, selon un calendrier de paiement qui débutera dès 2018 et selon ses capacités de paiement », s’était alors félicité Théodore Gnagna Zadi, affirmant que le calendrier de paiement et les contours de la trêve sociale restaient encore à définir. « Les discussions avancent bien. Pour ceux qui attendent la fumée blanche, il faut juste attendre quelques jours encore », avait alors confirmé Bruno Koné, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

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