Algérie : le Premier ministre interpellé sur le bras de fer entre Cevital et le port de Béjaïa

Plus de trois mois après le début de l’affaire opposant Cevital, premier groupe privé d’Algérie, à l’Entreprise Portuaire de Béjaïa, le comité de soutien des travailleurs de Cevital reste mobilisé pour trouver une issue à la crise.

Le port de Béjaia, en 2013. © Flickr / Lazhar Neftien / Creative Commons

Le port de Béjaia, en 2013. © Flickr / Lazhar Neftien / Creative Commons

Publié le 6 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Fin juin, le Premier ministre avait déclaré devant l’Assemblée populaire nationale (APN) vouloir « s’engager personnellement » à résoudre cette crise. Alors, ils l’ont pris au mot. Les membres du comité de soutien des travailleurs de Cevital, qui dénoncent le « blocage » d’un projet industriel du premier groupe privé algérien par l’entreprise du port de Béjaïa, ont adressé mardi 4 juillet un courrier à Abdelmadjid Tebboune.

Les militants disent y craindre d’importants licenciements au sein du groupe dirigé par le Tycoon Issad Rebrab. « Les conséquences de cette obstruction auront, de l’avis de la majorité des experts que nous avons interrogés, des impacts directs sur la pérennité de milliers d’emplois existants et hypothéqueront de manière irrémédiable les milliers d’autres prévus dans le cadre de l’extension et la modernisation » du projet de Cevital, peut-on lire dans ce courrier.

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Le directeur du port mis en cause

Les auteurs de la lettre mettent directement en cause le directeur du port de Béjaïa et demandent sa démission. « Depuis plusieurs mois le groupe Cevital est confronté au blocage du lancement d’une usine de trituration de graines oléagineuses au niveau de son complexe de Béjaïa. Cet état de fait est le résultat de l’attitude de la direction du port de Béjaïa qui refuse en toute illégalité jusqu’à ce jour de procéder à l’accostage et au déchargement des équipements destinés à cette nouvelle usine », écrivent-ils.

Pour rappel, deux navires affrétés par le premier groupe privé d’Algérie, transportant du matériel pour l’installation d’une usine de trituration de soja, ont été empêchés d’accoster dans le port de Béjaïa au cours du printemps. Plus de trois mois après, l’affaire se trouve toujours dans une impasse.

Nous voulons faire en sorte que notre action ne s’inscrive pas seulement dans la contestation mais aussi dans la proposition.

Malgré tout, le comité de soutien aux travailleurs de Cevital ne baisse pas les bras. Outre cet appel lancé au chef du gouvernement, ce regroupement de militants venus de différents horizons a organisé une seconde marche dans les rues de Béjaïa. Lundi 3 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté du portail du siège du groupe agro-alimentaire jusqu’au siège de la wilaya, selon les organisateurs.

Au-delà de l’affaire opposant Cevital au port de Béjaïa, ce mouvement populaire et local veut s’engager pour le développement de sa région. « Nous voulons faire en sorte que notre action ne s’inscrive pas seulement dans la contestation mais aussi dans la proposition. C’est pourquoi le comité veut organiser un colloque sur l’investissement et le développement économique de la wilaya de Béjaïa. Ce colloque va réunir investisseurs, entrepreneurs et experts nationaux et internationaux pour tracer une feuille de route pour une relance économique de la région », confie Mourad Bouzidi, entrepreneur de 42 ans et fer de lance de ce mouvement.

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