Mali : réouverture des négociations d’Alger, à la recherche d’une « solution définitive » à la crise
Le gouvernement et des groupes armés maliens ont repris lundi les pourparlers d’Alger en vue de ramener la paix dans le nord du pays. Un deuxième round de discussions après la signature fin juillet d’une « feuille de route des négociations ».
"Nous ne ménagerons aucun effort pour faire de l’étape d’Alger un temps fort dans la quête d’une paix juste et durable au Mali." Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères dont le pays assure la médiation, a affirmé que la réouverture des pourparlers, le 1er septembre, entre Bamako et des groupes armés maliens constituait une "phase substantielle" après celle qui avait abouti fin juillet à la signature d’une "feuille de route des négociations".
>> Lire aussi l’interview de Ramtara Lamamra : "Un accord dans cent jours" sur le Nord-Mali
De son côté, Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, a assuré que son gouvernement s’engageait à "accepter et à respecter totalement et entièrement dans les meilleurs délais possibles", les accords qui seraient adoptés au terme de ces négociations.
L’enjeu est essentiel pour le Mali, plongé dans une profonde crise politico-militaire depuis l’offensive ouverte en janvier 2012 par la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord du pays. Cette crise a été marquée par la prise de contrôle du Nord par des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda, qui y ont évincé le MNLA.
Si ces groupes ont été délogés en grande partie par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France – l’ex-puissance coloniale – et toujours en cours, le Nord reste secoué par des actions meurtrières.
Entre les "faucons" et les "colombes"
Avant la rencontre d’Alger, les "faucons" et les "colombes" des groupes armés touaregs et arabes se sont retrouvés ces derniers jours à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour signer un document d’entente. Ils ont ainsi scellé unité de façade de la plupart des mouvements armés du nord du Mali, à l’exception des groupes jihadistes, que Bamako ne considère pas comme des interlocuteurs.
Dans le groupe des "faucons" figurent les hommes du MNLA, du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d’ex-jihadistes) et d’une aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui avaient défait en mai dernier l’armée malienne à Kidal (nord-est), fief des Touaregs, lors d’une brève et violente reprise des hostilités.
Les "colombes" comptent notamment une autre aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), qui est une dissidence du MNLA, ainsi qu’une aile des mouvements d’autodéfense du nord du Mali (essentiellement songhaïs et peuls).
À l’ouverture de la rencontre d’Alger, un des représentants du groupe des "faucons", Mohamed Ag Gharib, a également plaidé en faveur d’une "solution définitive" qui puisse empêcher toute "résurgence" du conflit.
Pour sa part, le président de la coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), Ibrahim Mohamed Salah, du groupe des "colombes" a indiqué qu’il fallait "avoir le courage d’accorder le bénéfice du doute à ceux qui sont actuellement au pouvoir" à Bamako.
>> Lire aussi : accord de Ouagadougou, retour sur un an de blocages au Mali
(Avec AFP)
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