Guinée : le bloc de l’opposition se fissure sur fond d’appels à manifester

L’opposition guinéenne vient d’annoncer la reprise des manifestations pour faire plier le pouvoir. Mais certaines figures ont affiché leur désaccord, en montant une alliance politique parallèle.

Heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Conakry, le 23 mai 2013. Au moins 11 personnes avaient été tuées. © Youssouf Bah/AP/SIPA

Heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Conakry, le 23 mai 2013. Au moins 11 personnes avaient été tuées. © Youssouf Bah/AP/SIPA

Publié le 7 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Cette fois, leurs divergences se révèlent au grand jour. Réunis en plénière jeudi dernier, la coalition des partis d’opposition – appelée l’opposition républicaine – a annoncé la reprise des manifestations pour exiger la tenue des élections communales et l’application de l’accord politique signé avec le pouvoir le 12 octobre dernier.  Mais manquaient à l’appel trois figures de l’opposition : Aboubacar Sylla, président de l’Union des forces du changement (UFC), et habituel porte-parole de la coalition, Jean-Marc Telliano, leader du Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée (RDIG), et Mouctar Diallo à la tête des Nouvelles forces démocratiques (NFD).

Ce dernier explique ne pas se retrouver dans la stratégie de la rue de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), premier parti d’opposition et deuxième force politique du pays. « Nous n’adhérons plus a cette démarche, explique M. Diallo. Les manifestations, plutôt que de produire les résultats escomptés, coûtent cher en vies humaines et en dégâts matériels pour nos militants. »

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Intérêts divergents ?

Bien que les trois transfuges se réclament toujours de l’opposition républicaine, ils ont malgré tout choisi de créer leur propre alliance en début de semaine : le Front pour l’alternance démocratique. Une alliance « politique et électorale » en vue des prochaines élections communales. C’est justement ce scrutin, attendu depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en 2010, qui est à la base de l’effritement du bloc d’opposants.

L’UFDG (que Jeune Afrique n’est pas parvenu à joindre) a décidé unilatéralement de présenter ses candidats dans chaque circonscription, excluant de fait toute alliance et stratégie électorale avec ses partenaires de l’opposition. « Nous avons l’impression que certains partis ne défendent que leur intérêt propre, poursuit le président des NFD. Nous comptons déjà de nombreux morts dans nos rangs, tués au cours de ces manifestations. Les familles victimes de dégâts matériels n’ont toujours pas été dédommagées. Et c’est toujours le statut quo. »

De son côté, l’UFDG et ses alliés restants ont dévoilé leur calendrier d’actions. Une manifestations est prévue pour le 2 août prochain, précédée par trois meetings ce mois-ci. Depuis 2010, l’opposition républicaine organise régulièrement des manifestations pour dénoncer le pouvoir en place. Les violences entre manifestants, contre-manifestants et forces de l’ordre sont souvent au rendez-vous, accompagnées de leur lot de morts, parfois par balle.

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