Libye : le gouvernement admet avoir perdu le contrôle de Tripoli
Le gouvernement démissionnaire libyen, exilé dans l’Est, a reconnu dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi ne plus contrôler les ministères et services de l’État à Tripoli.
Le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni a précisé que les milices armées empêchaient, sous la menace, les services de l’État de fonctionner dans la capitale. "Les sièges des ministères et des services de l’État à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d’y accéder et menacent leurs responsables", a déclaré le gouvernement.
Il a ajouté qu’il tentait "d’assurer de loin la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l’État". Ce gouvernement est chargé d’expédier les affaires courantes, après avoir annoncé jeudi avoir remis sa démission au Parlement élu le 25 juin, qui siège lui aussi dans l’Est du pays pour échapper à la pression des milices armées.
Cet aveu d’impuissance vient confirmer que la capitale est désormais aux mains des miliciens – islamistes pour la plupart – qui ont chassé le 22 août, au prix de violents combats, leurs rivaux, proches du gouvernement démissionnaire, de l’aéroport situé au Sud de la ville.
Occupation d’une annexe de l’ambassade des États-Unis
L’une des factions de Fajr Libya, milice qui a pris contrôle de l’aéroport de Tripoli, s’est installée dimanche dans l’une des annexes de l’ambassade des États-Unis, en affirmant vouloir contrôler ce complexe – évacué le 26 juillet. Cependant, un porte parole de la faction a démenti tout envahissement du complexe par ses hommes, affirmant vouloir seulement sécuriser le complexe et empêcher qu’il ne soit pillé. "On a invité les missions diplomatiques à revenir à Tripoli et en attendant, nous sommes ici pour sécuriser les lieux" a déclaré l’un des membres de la milice sur les lieux. L’ambassadrice américain Deborah Jones, réfugiée à Malte a affirmé : "À ma connaissance et d’après les récentes photos, le complexe de l’ambassade américaine à Tripoli est sous bonne garde et n’a pas été saccagé".
Rentrée scolaire perturbée
Au plan politique, Fajr Libya et les autorités étatiques réfugiées dans l’Est du pays continuent de se livrer à un dialogue de sourds qui éloigne la perspective d’une relance du processus de transition politique. Dans ce contexte chaotique, la rentrée scolaire programmée pour dimanche n’a pas pu se dérouler normalement : elle a été reportée à Benghazi et Misrata tandis qu’à Tripoli peu d’élèves sont retournés à l’école au vu de l’insécurité qui y règne.
Lire aussi : François Hollande demande un "soutien exceptionnel" de l’ONU pour rétablir l’État libyen"
(Avec AFP)
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