Côte d’Ivoire : la grève « illimitée » à Petroci reconduite

Des syndicats de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) ont reconduit leur grève « illimitée » pour dénoncer la « violation du code du travail » et exiger la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi en prévision des opérations de restructuration de l’entreprise publique.

Vue d’une raffinerie de pétrole. © Dirk Ingo Franke/CC/Flickr

Vue d’une raffinerie de pétrole. © Dirk Ingo Franke/CC/Flickr

Publié le 11 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Le mouvement social se poursuit au sein de Petroci. Entamée le 29 juin dernier, la grève « illimitée » a été reconduite en assemblée générale lundi 10 juillet à l’appel du Syndicat national des entreprises pétrolières de Côte d’Ivoire (Syntepci).

« Le gouvernement a décidé de céder certains secteurs de l’entreprise dans le cadre de sa restructuration. Nous ne pouvons pas nous y opposer, mais nous voulons qu’un plan de sauvegarde de l’emploi soit mis en place », explique Ange-Didier Koutouan, porte-parole du personnel et membre du Syntepci.

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Crainte de « licenciements brutaux »

« Les salariés ne font pas confiance à la direction et craignent des licenciements brutaux », poursuit le syndicaliste, qui estime que le mouvement pourrait se durcir « si les autorités ne prennent pas des dispositions pour améliorer la gestion du dossier ».

Depuis le début du mouvement social, syndicalistes et membres de la direction de Petroci ont été reçus par le ministère de l’Emploi pour ouvrir les discussions. Un dialogue rompu par les syndicats, échaudés par la mise en place d’un cahier de pointage et par le remplacement des employés grévistes par des agents temporaires. Des « dispositions contraires au droit de grève », estime Ange-Didier Koutouan.

« Aucun plan social n’est prévu »

« Les discussions se poursuivent et nous ne sommes pas opposés à la négociation, mais les grévistes doivent respecter le service minimum exigé par la loi », estime une source proche du dossier au sein de la direction contactée par Jeune Afrique. « Aucun plan social n’est prévu dans la restructuration en cours. Le conseil d’administration n’a encore rien décidé dans ce sens. Certains membres du personnel rejoindront les nouvelles entités à créer avec tous leurs avantages », poursuit cette source.

Affectée par la chute des cours du pétrole et une dette conséquente, l’entreprise publique – qui emploie un millier de personnes dans le pays – s’est lancée dans une vaste restructuration, matérialisée par la cession de son réseau de stations-service et la réduction de ses effectifs.

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Chargé de redresser Petroci, Ibrahima Diaby, nommé directeur général en décembre 2015, n’en est pas à son premier conflit social. Début 2016, le licenciement d’une quarantaine d’employés – dont plusieurs cadres – avait provoqué une grève dans l’entreprise publique.

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