Côte d’Ivoire : deux représentants des démobilisés inculpés et incarcérés à Bouaké

Deux représentants des démobilisés, d’anciens rebelles non-intégrés à l’armée après la crise postélectorale de 2010-2011, ont été inculpés ce mardi 11 juillet pour « trouble à l’ordre public ». Ils ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Bouaké, la deuxième ville du pays, épicentre des dernières mutineries.

Un militaire ivoirien à Abidjan en octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Un militaire ivoirien à Abidjan en octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Publié le 11 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

« Amadou Ouattara et Diomandé Megbé ont été inculpés pour trouble à l’ordre publique. Ils ont été placés sous mandat de dépôt jusqu’à leur procès après avoir été déférés au parquet et traduit devant un juge d’instruction », a déclaré une source judiciaire de Bouaké contactée dans l’après-midi par Jeune Afrique, confirmant une information de l’AFP. « D’autres interpellations devraient avoir lieu », a-t-elle poursuivi, sous couvert d’anonymat.

Amadou Ouattara et Diomandé Megbé, deux représentants des démobilisés à Bouaké, y avaient été arrêtés dimanche 9 juillet. Ce même jour, un groupe de démobilisés avait brièvement bloqué l’accès nord de la ville pour réclamer le paiement de primes, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.

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Une manifestation condamnée par leur hiérarchie. Selon les affirmations de plusieurs ex-rebelles démobilisés à l’AFP, Amadou Ouattara et Diomandé Megbé n’étaient pas présents lors de la manifestation des démobilisés dimanche. Amadou Ouattara l’aurait, pour sa part, publiquement réprouvée.

18 millions de F CFA

Les démobilisés réclament depuis des semaines le paiement de 18 millions de F CFA (environ 27 000 euros) à chacun d’entre eux. Une somme supérieure aux 12 millions de F CFA obtenus par les mutins après les mutineries de janvier et de mai.

Ces revendications financières avaient été publiquement rejetées par le gouvernement, qui avait en revanche annoncé le 31 mai avoir trouvé un « terrain d’entente » avec les démobilisés, ce que ces derniers avaient alors confirmé.

Mais un mois et demi plus tard, les démobilisés, endeuillés par la mort de quatre d’entre eux lors de la dispersion d’une de leurs manifestations par les forces de l’ordre fin mai, protestent désormais contre l’absence d’avancée dans les négociations. Ces derniers jours, ils avaient annoncé leur intention de manifester « de manière pacifique » lors de l’ouverture des Jeux de la Francophonie le 21 juillet prochain en cas de blocage des discussions.

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