Niger : le gouvernement déplore le faible taux de contraception

Mardi 11 juillet, le gouvernement nigérien a, une fois de plus, déploré le faible taux de contraception chez les femmes du Niger (estimé à 12%), à l’occasion de la journée mondiale de la population. Sans pour autant évoquer explicitement la pauvreté, première cause du non recours à la contraception dans ce pays qui a l’un des taux de croissance démographique les plus forts du monde.

Publié le 12 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

Début mars 2017, le chef d’Etat nigérien avait exposé devant une délégation de l’ONU à Niamey le « véritable défi » que son pays doit relever pour assurer sa « transition démographique ». « Si vous demandez aux femmes [nigériennes] le nombre d’enfants qu’elles désirent, elles disent, en moyenne, neuf et les hommes, onze », pointait alors Mahamadou Issoufou, rejetant la responsabilité de la démographie galopante de son pays sur sa population.

Pourtant, comme l’a fait remarquer Christelle Rakiatou Jackou, la ministre de la Population, dans un message radio-télévisé diffusé ce mardi, à l’occasion de la journée de la population « le taux de contraception a connu une légère augmentation, de 5% en 2006 à 12% ». Pour la ministre, néanmoins, « la situation de la planification familiale demeure encore une préoccupation majeure au Niger », dans la mesure où « seulement 14% » des femmes nigériennes mariées utilisent une méthode de contraception moderne, contre une moyenne de 12% au plan national.

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Objectif : 50% de femmes sous contraception

Christelle Rakiatou Jackou a justifié cette faible utilisation de la contraception par les difficultés d’« accès à l’information » et « aux services de planification familiale ». « Malgré ces chiffres alarmants », le Niger veut porter son taux de contraception à 50%. Pour y parvenir, le pays soutenu par les Nations unies, a déployé des mesures, notamment un plan d’action national pour la planification familiale, sur la période 2013-2020 et une loi « qui favorise l’accès et la gratuité des produits contraceptifs », a énuméré la ministre.

La croissance démographique du Niger est une des plus fortes au monde, à 3,9% par an, soit 7,6 enfants par femme, selon les statistiques officielles. À ce rythme, le Niger comptera 25 millions d’habitants en 2025 et 90 millions en 2050, contre 18 millions aujourd’hui, un niveau de population que ce pays, abonné aux sécheresses et aux crises de malnutrition, ne pourra supporter que difficilement.

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