Migrants : l’UE lance l’opération « Frontex Plus » pour aider l’Italie à protéger ses frontières

La Commission européenne a décidé de lancer une nouvelle opération en Méditerranée pour aider l’Italie à faire face à l’afflux de migrants. Elle appelle les États membres de l’UE à fournir les moyens nécessaires et espère mettre en place le dispositif fin novembre.

La marine italienne secourt 461 migrants, le 26 août 2014. 24 autres sont morts noyés. © Salvatore Cavalli / AGF/SIPA

La marine italienne secourt 461 migrants, le 26 août 2014. 24 autres sont morts noyés. © Salvatore Cavalli / AGF/SIPA

Publié le 28 août 2014 Lecture : 2 minutes.

L’appel à l’aide de l’Italie pour contrôler ses frontières s’est fait entendre par l’Union européenne. La commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström a annoncé mercredi 27 août la mise en place de l’opération baptisée "Frontex Plus", à l’issue d’une rencontre avec le ministre italien de l’Intérieur Angelino Alfano.

À terme, cette opération devrait remplacer "Mare Nostrum", un déploiement naval à grande échelle mis en place par l’Italie pour secourir les immigrés après deux naufrages meurtriers en octobre 2013. Mais avec un coût de neuf millions d’euros par mois, l’opération n’était plus supportable financièrement pour Rome qui a menacé de l’interrompre en octobre prochain.

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C’est pourquoi le gouvernement italien a multiplié ces derniers jours les demandes de renfort européen, alors que 300 migrants ont encore trouvé la mort en Méditerranée le week-end dernier.

>> Lire aussi : "Immigration : après un nouveau naufrage, l’Italie s’en prend à l’UE".

Implication des États membres

"La France participera bien entendu à cette opération que je souhaitais", a affirmé mercredi soir à Rome le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve avant un dîner avec son homologue italien, Angelino Alfano. "Il faudra désormais discuter avec les autres États membres des modalités", a ajouté Bernard Cazeneuve qui entame une tournée en Europe pour présenter son "plan sur l’immigration".

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La Commission espère mettre en place fin novembre la nouvelle opération, qui n’est autre qu’une "fusion et extension" des dispositifs déployés par Frontex au large de l’Italie (Hermès et Aenea), a expliqué Cécilia Malmström. Frontex est l’agence européenne chargée de la coopération aux frontières extérieures de l’union.

Mais "le succès dépendra de la contribution des États membres", qui devront être plus nombreux à participer, avec plus de moyens et d’hommes, a prévenu la commissaire.

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Les États "fourniront des équipements, des avions, des bateaux afin de garder aussi bien que possible les frontières européennes", a précisé Angelino Alfano.

100 000 migrants en 2014

Une fois la nouvelle opération lancée, Rome "commencera progressivement à retirer" son propre dispositif, même si les deux responsables ont reconnu que Frontex Plus ne devrait pas atteindre l’ampleur de Mare Nostrum. Cette dernière consiste en un dispositif de patrouilles, de recherche et de sauvetage en mer. Dans ce cadre, la marine italienne a sauvé plus de 63 000 personnes, selon Rome. 

Mais certains observateurs estiment qu’elle a un effet incitatif. De fait, le nombre des traversées a fortement augmenté, avec plus de 100 000 migrants arrivés en Italie depuis le début de l’année. Les naufrages aussi se sont multipliés, faisant au moins 2 000 morts pendant cette période, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (UNHCR). Les partenaires européens de l’Italie étaient donc réticents à poursuivre sous cette forme.

>> Lire aussi : "L’immigration en Italie en pleine croissance"

(Avec AFP)
 

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